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PRESENTATION III - ETHIOPIQUES

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Nous pensons et sommes convaincu qu’à côté de « Chants d’ombre » et « Hosties noires » , les poèmes qui composent « Ethiopiques » présentent un autre degré de Léopold Sédar Senghor. Optons pour une remarque prétentieuse : si l’on regroupe des poèmes et que l’on donne un titre à l’entité, c’est parce qu’il y a forcément, d’une manière ou d’une autre, un fil qui fédère les éléments composant la collection. Ces poèmes qui donc, à prime abord, semblent ne former qu’une collection d’entités indépendantes, transpirent, comme dans une conspiration, une certaine suspicion, si l’on ne perd jamais de vue l’homme de « l’ordre et la méthode » , cet homme qui ne laisse rien au hasard. Revenons par exemple, sur « sa rime rythmique à contre temps » . Quand il lance, dans « Lettre à un poète » : « Tu chantais les Ancêtres et les Princes légitimes, tu cueillais une étoile au firmament pour la rime rythmique à contre temps » , il nous met la puce à l’oreille et va en effet rimer tout le poème dédié...

PRESENTATION II - HOSTIES NOIRES

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Il ya certainement deux choses que nous loupons lorsque l'on s'approche de Léopold Sédar Senghor et une de ces choses trouve ses racine dans cette collection-de-poèmes-entité qu'est Hosties noires . Ces deux choses peuvent nous aider à mieux comprendre une certaine dimension de l'Homme. Le fait d'avoir éré à la guerre à une dimension qui mettra beaucoup d'eau pour atténuer l'incendie qui durant des années avait alimenté la Négritude qu'il mit en polace en collaboration avec Léon Gontran Damas et Aimé Césaire. Dans une interview, Senghor confesse qu'ils étaient même racistes . Même si ce n'est pas pardonnable, c'est compréhensible : c'est qu'après tout, le mouvement de la négritude était né d'une révolte et cette révolte était le fruit du rejet de l'homme noir. Jean-Paul en fera une analyse perspicace et inégalée dans Orphée noir , sa préface à l'Antologie de la poésie nègre et malgache de Léopold Sédar Senghor. Ceci ne...

PRESENTATION I - CHANTS D'OMBRE

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INTRODUCTION Pour ne pas accuser un retard dans cette entreprise de Comprendre Senghor par sa poésie , nous pensons qu'il est capital de s'y mettre sans délai. La tâche est lourde, mais nous avons foi dans le soutien d'une petite connaissance de la culture sérère et, avant tout, nous voulons nous armer de déductionisme . Vous nous pardonnerez certes, quand nous baignerons à tort ou à raison dans des néologismes. Pour simplifier l'approche, nous pensons que la première chose à faire, c'est de scinder les collections du poète en types, et cela en termes de « Collection pure » et « d'entité » . Nous verrons pourquoi. C'est un peu comme le code de route que l'on peut réduire en types de panneaux : triangle pointe en haut ou pointe en bas, les cercles et les rectangles. Par « Collection pure » nous entendons des poèmes variés qui n'ont pas un lien thématique et par « Entité » une suite de poèmes qui, à prime abord semblent ne pas avoir un fil fédér...

COMPRENDRE SENGHOR PAR SA POESIE

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Nous allons commencer une série analytique de la poésie de Léopold Sédar Senghor. Nous pensons que les premiers intéressés, ou plutôt concernés, sont les étudiants ayant la poésie de Senghor dans leur programme. Premiers visés, mais certes pas les seuls : tous ceux qui aiment Senghor et qui veulent réellement comprendre l'Homme à travers sa poésie y trouveront leur compte. Dans la trilogie Comprendre Senghor que nous préparons, nous n'avons pas été très tendre avec ceux qui présentent des études dans le domaine de la poésie quand, à leur égars nous disions explicitement : « Force est d’admettre qu’en général, les commentateurs de poèmes sont ceux qui érigent des murs, découragent et, partant, réduisent l’intérêt que l’on porte de moins en moins à la poésie dans ce monde des machines, dans ce monde des applications, du concret. Et Comment ? En se lançant sur des approches comparables à de l’algèbre, détachées et se détachant de la réalité sémantique qui seule peut supporter e...

A MA SOEUR WOLIMATA

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Un moteur rongé par le boue et le temps Le long des routes sans bout tousse Son amertume au regret des jours. Sur la colline bergère, tu veilles agrippée à la récade Qui médite sur le sort de la race Et berces le récital mélodieux sur les versants abrupts. Il y eut le fracas brodé au silence, Apocalypse brève d’où s’érigea la bête impassible Au vert soyeux des pâturages. Sur cet étalon étrange, le prince revient s’abreuver A l’applaudissement des pilons, Il vient se pencher sur la nature Et sur son cœur affaibli aux dépressions d’Europe. Et ton foulard rigole dans la prise du vent Contre le soleil nouveau qui joue A la cour de l’ionosphère ! La punaise du rationnel chatouille Jusqu’à la cervelle déjà lasse Et remonte fouiller la racine des cheveux Où dort l’odeur sauvage d’une huile mystique. Te voilà, déesse des champs, Diane noire Au flanc roux des bêtes De toute la vie qui languit rivée à la terre !

DEVENIR

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L'heure s'est évasée, La lumière reprend ton sourire Contre les rideaux diaphanes Et les rayons la rigide transition astrale Des membres par le paysage surréel. Il faut que je m'accoude A la barbe du temps Que je repasse du fer chaud de la mémoire Cette vie qui minute après seconde transcende En destin marque de passé. L'être et le devenir La foi et le juste La loi et la droiture Toute la charge qui lentement fait craquer L'épaule fulgurante de l'homme... Une seule chose m'est certaine, Ce linceul que j'entrevois dans les pâleurs Lorsque livré à moi-même dans la levure de l'heure, Empoignant mes draps de griffes de désespoir Et les yeux fixés sur le lustre des souvenirs Ou d'emblée je compte chèques de sourires évanescents Et bons de rires clairs comme un Sorong !