PRESENTATION III - ETHIOPIQUES

Nous pensons et sommes convaincu qu’à côté de « Chants d’ombre » et « Hosties noires » , les poèmes qui composent « Ethiopiques » présentent un autre degré de Léopold Sédar Senghor. Optons pour une remarque prétentieuse : si l’on regroupe des poèmes et que l’on donne un titre à l’entité, c’est parce qu’il y a forcément, d’une manière ou d’une autre, un fil qui fédère les éléments composant la collection. Ces poèmes qui donc, à prime abord, semblent ne former qu’une collection d’entités indépendantes, transpirent, comme dans une conspiration, une certaine suspicion, si l’on ne perd jamais de vue l’homme de « l’ordre et la méthode » , cet homme qui ne laisse rien au hasard. Revenons par exemple, sur « sa rime rythmique à contre temps » . Quand il lance, dans « Lettre à un poète » : « Tu chantais les Ancêtres et les Princes légitimes, tu cueillais une étoile au firmament pour la rime rythmique à contre temps » , il nous met la puce à l’oreille et va en effet rimer tout le poème dédié...