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vendredi 28 septembre 2018

PRESENTATION I - CHANTS D'OMBRE

INTRODUCTION

Pour ne pas accuser un retard dans cette entreprise de Comprendre Senghor par sa poésie, nous pensons qu'il est capital de s'y mettre sans délai. La tâche est lourde, mais nous avons foi dans le soutien d'une petite connaissance de la culture sérère et, avant tout, nous voulons nous armer de déductionisme. Vous nous pardonnerez certes, quand nous baignerons à tort ou à raison dans des néologismes.

Pour simplifier l'approche, nous pensons que la première chose à faire, c'est de scinder les collections du poète en types, et cela en termes de « Collection pure » et « d'entité ». Nous verrons pourquoi. C'est un peu comme le code de route que l'on peut réduire en types de panneaux : triangle pointe en haut ou pointe en bas, les cercles et les rectangles.
Par « Collection pure » nous entendons des poèmes variés qui n'ont pas un lien thématique et par « Entité » une suite de poèmes qui, à prime abord semblent ne pas avoir un fil fédérateur mais sont, dans la réalité, tous liés et se suivent selon un chronogramme.

  1. Collection pure : Chants d'ombre.
  2. Entité : L'entité se présente en deux sous-types :
    • Une collection dont tous les poèmes sont liés par un fil à travers un thème : c'est le cas des Hosties noires
    • Une collection dont les poèmes sont liés par un fil qui ne paraît pas évident à prime abord : c'est le cas des Ethiopiques et des Nocturnes

Les collections Poèmes perdus et Poèmes divers sont de même nature que les Chants d'ombre, ainsi que Lettres d'hivernage qui traitent de thèmes variés puis Elégies et Elégies majeures qui s'emboîtent pour rejoindre l'Entité Nocturnes.

En abordant les écrits de Léopold Sédar Senghor il ne faut jamais perdre de vue L'homme de l'ordre et de la méthode. Il faut savoir que cette subdivision imposable aux collections se répercute en interne sur des poèmes, spécialement ceux qui sont composés de plusieurs stophes. C'est le cas par exemple de Que m'accompagnent koras et balafon, Le retour de l'enfant prodigue, Ethiopiques, A l'appel de la race de Saba. Une troisième particularité est le fait que du poème d'une collection à un poème d'une autre collection il peut y avoir un fil fédérateur : c'est le cas entre L'ouragan et Chaka ou bien entre Nuit de Sine et la VIème strophe de Que m'accompagnent koras et balafong, Nous développera tout cela un plus tard.


PRESENTATION DES COLLECTIONS

  • Chants d'ombre

  • Hosties noires

  • Ethiopique

  • Nocturnes

    1. Chants pour signare

    2. Nocturnes

    3. Elégies

    4. Elégies majeures


CHANTS D'OMBRE

Répétons-nous : si nous entreprenons cette étude, c’est, avant tout, pour venir en aide aux étudiants. Depuis le premier contact établi suite à notre traduction en sérère des poèmes de Léopold Sédar Senghor, plusieurs d’entre vous ont afflué vers nous pour des explications, des commentaires. Nous vous en remercions, car ces questions nous ont permis d’entrevoir le problème que vous posent ces poèmes. Votre réaction nous a toutefois surpris de par son ampleur. Devant la nécessité d’éclairer ces piliers présents et futurs que vous formez au sein de la nation sénégalaise, nous allions dire du monde, indifférent, nous ne pouvions rester. Vous êtes au début et au devenir de la culture de l’universel, du métissage, que vous ne pourrez accomplir et assimiler avec succès sans une maîtrise de vos racines. Et telle est la vision de Senghor.  

L’urgence de cette tâche que nous avons prise comme une responsabilité, et l’ampleur de la demande ne nous permettent pas d’aller par mille chemins. Ce qui nous intéresse, c’est le côté sémantique, le sens des poèmes. Nous nous arrêterons devant chaque verset ou strophe dont la dimension dépasse le sens décoratif de la poésie. C’est dire que le style, malgré toute sa beauté et son mérite, n’est pas notre premier souci, comme il n’a pas d’ailleurs été central dans vos requêtes. Et le style, de par la métrique, est quelque chose que des universitaires doivent être capables de déceler : rimes, alexandrins, allitération, d’autant plus que la poésie de Senghor joue beaucoup sur l’allitération. Nous étions très surpris d’entendre une étudiante en Lettres nous demander un résumé des « Chants d’ombre ». Oui, bien sûr, après un moment d’hésitation, nous avons freiné nos critiques. C’est l’université, la technique, la méthode. Par contre, comme nous l'avons dit plus haut, contrairement à « Hosties noires », par exemple, qui traite d’un thème, « Chants d’ombre » est, pour nous, une vraie collection de poèmes : des poèmes écrits de-ci delà et rassemblés pour composer un recueil, plus pour le nombre de pages que de par le thème.

« In Memoriam » est par exemple un poème qui pourrait très bien glisser parmi les vers qui composent « Hosties noires. » Nous pourrions facilement loger « Porte Dorée » dans « Le retour de l’enfant prodigue », chercher une demeure pour le Président Senghor, comme d’ailleurs « L’ouragan. » ; « Lettre à un poète » est suspendu ; « Tout le long du jour » glisserait facilement dans le « Retour de l’enfant prodigue », et ainsi de suite.

Donc à cause de sa diversité et de sa vraie nature de collection, nous ne voulons pas donner une introduction aux « Chants d’ombre ». Nous pensons que ce serait trop forcé, ce qui n’aurait abouti qu’à une conclusion plus normative que descriptive. Nous préférerons patauger à travers chaque poème afin d’en dégager l’essentiel.

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