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vendredi 21 septembre 2018

LA LISIERE

Sous les linteaux de la Grande saison
Je vais t’adresser une prière
Dans la patience et la tendresse de l’espoir.
Je suis à genoux face au sphinx, ô Ammon Râ
La statue de ton sourire et ton diadème de feux furtifs
Ainsi qu’une console sortie du septième continuum.
Je vais bientôt plonger dans le sub-espace
Dans quelques minutes distance et temps cesseront
Dans la courbe unilatérale, bande de Möbius régissant les lois
Au sein des lointaines stèles ivres aux bars de l’hélium.

Je vais dormir sous la coiffure laiteuse des étoiles
Ma tête sur le duvet des constellations voisines
Et ruminant ta beauté par-delà l’arc-en-ciel de tes lèvres.
Devine tant de tempêtes stellaires déchaînées !
Observe le sismographe au bout de tes prunelles
Et le radar vaste de ta tête
Ou la girouette de ton coeur halé au mât de l’espoir.
Ne vois-tu pas, ô Aimée, le degré du séisme par mes entrailles ?

mercredi 19 septembre 2018

A L'EXISTENCE L'AIMEE

I
C'est que je n'avais
Pas compté
        avec
             Ta flèche,
                  Diane
                        De mes rêves engloutis
                        Qui refont surface !
                        Je n'avais
                  Pas compté
          La Guerrière d'Eros
Pas compté
La force de son ciel tata et sa lance moderne,
Bombardier furtif par le ciel de mon innocence.
Voilà. Il faut donc que je paye mon calcul mauvais.
J'ai échoué à l'examen de la décision.





II

Je me suis donc dépouillé. Il le fallait bien.
Je dis redoubler la classe,
Rependre vieux chantiers devoirs nouveaux
Affronter les pistes raides de ton humeur
Qui m'est inconnue.
J'ai déshabillé Dame Ndiambour,
Démaquillé Madame Retenue
Et dédaigné le fard de platine
De toutes les demoiselles Fayda
Jusqu'à ma fiere cousine Fierté
Compagne de jeu par les tanns de mon enfance.

Me voilà tout à toi, coeur à genoux.
Me voilà donc fidèle dans la cendre de tes pieds
Me voilà esclave de la fulgurance de ton passage :
Cléopatre, fais donc de moi ce que tu voudras !
Et j'ignore si encore possible l'apparition
De l'agneau divin par les buissons
Pour sauver coeur fils unique déja sur le bûcher
Avant que la lame d'acier ne s'abatte !


III

Ce n'est pas de ma faute si je te traîne partout
Et hurle de toutes mes forces comme hyène
Dans la nuit étale par les savannes du Sine.
Ce n'est pas de ma faute si,
A la recherche de refuge,
je porte ta plume soyeuse
Et déplie et dédie au vent ton sourire évanescent,
Eparpille sable de dunes par berges
Et embarcadères battus de flots de passion
Confiant le parfum de tes cils aux palmes
Sous les alysées du Septentrion.
Ce n'est pas de ma faute si apéti je n'ai plus
Et si boire je ne peux
Puisqu'abreuvé et rassasié au délices des mets
Que servent tes moments prunelles radieuses.
Disons que c'est la faute de ma faute
Et la faute de ma faute
C'est bien toi prestance,
Vie évanescente qui semble si lourde aux épaules
Si sinueux au coeur
Si diaphane à l'âme qui se dilue
Si fluide pour le maintien sempiternel d'un sourire.
C'est bien toi.
Tu as bien servi cette douleur profonde
Qui ronge les jours et les nuits
C''est toi ce doux furoncle qui ratatine molécules
Et globules blancs et rouges.
C'est toi le temps des génies anciens
Qui refait l'hybride être des temps présents.
Et le saurai-je ? Etre l'athlète,
Fulgurant gladiateur dans ton Colyseum
Pour l'éclat inégalé de ton diadème sous la banière des épées.


IV

Bientôt trois heures. Du matin.
Je suis pâtre des temps mordernes
Qui ne sait plus vers quelle étendue mener le troupeau
− Tout est loti semé,
Les fruits foetus s'arrachent à leur mère
Pour le trémolo des pièces de monnaie -
Je regarde ma montre belliqueusement silencieuse
S'acheminer vers la pente de ta descente.

Je t'ai suivie toute la nuit,
Te drapant de pensées protectrices,
Parfois de mon bras sur ton épaule soyeuse
Te massant la bride sur mon coeur.

Pour échapper j'e suis descendu vers le jardin
Et devant chaque touffe j'ai collé une de tes images :
La pluie fera le détour
De même que la rosée
En ces sèches matinées de fin juin.
Ah ! j'oubliai les nuées grosses qui couvent
Mon coeur et voilà que se déchire le ciel
De mes yeux laissant couler des cataractes capables
De doubler le volume du Pacifique.

Existence séraphine, j'ai arrosée toutes tes étapes de larmes
Car m'étouffe ta présence absence qui me remplit de vide.
Ah ! que ne puisses-tu poser mains sur mon front de fièvre,
M'envelopper d'une douce présence qui jamais ne s'efface
Et me bercer jusqu'au tard sein de la nuit ?
Deviner penser, penser deviner,
Se tordre du désir de l'Eternité !
C'est ma seule arme et la voilà qui se brise
Contre l'acier de ta présence lointaine.

ECORCE ET BRONZE

Je me sentais à l'abris
Des fards et des lèvres rouges
Ringardes demies lunes,
Des fausses peaux
Plages artificielles
Où tant de fois
Foi et espoir se frottèrent aux méduses des déceptions.

Je me sentais à l'abri des passions,
D'emblée aveugle à la ferveur des gorges pleines
Et au balancement rythmique des naïades
Le long des rues,
Sourd aux cliquetis des perles
Qui égrennent je ne sais quelle âpre prière,
Au balancement rythmique de hanches
Et de croupes renflouées d'éponges
Comme l'épave d'un bateau fantôme.

mardi 18 septembre 2018

L'ILLUMINE DU CATACLYSME

Ma guerrière Foulbée,
Reprends ton coupe-coupe comme l'ancêtre Torodo !
Dresse tes lances contre le sabot bruyant des nouveaux envoyés
Car la Putaine de Babylone ce soir distribue
Les versets de libre sexe, l'union casquée
Et des usines ronronnent
En gadgets pour relation dénaturée.

Demain ils frapperont à la porte des orphelins
Pour adopter des enfants qu'ils ne peuvent produire

Et récalcitrants à la demande mes prophètes seront traités
De barbes blanches de l'ère des cavernes.

Que ses entrailles s'affaissent
Et remplissent les rues,
Ce délinquant de la Force Primaire
Porteur de droits dont les rues sont jonchées
D'étangs de sang intarissables
Et qui prêche l'innocence de par le monde
Lors que ses propres enfants déchargent magnums,
Winchesters
      Et kalachnikovs
          Des stades
              Aux salles de cinéma
                  En passant par celles des classes.

Oh ! Baa ! Ma ! Laisse-moi tranquile !
Est-ce toi le guide sans oeil du monde ?
- Le borgne à la vision prétendue du Séraphin,
Sens aveugle maître du directionnel.

Qu'il saigne jusqu'à sa dernière goutte
Sous la fureur de tes flèches
Et que le monde se redresse drapé
d'une toge d'innocence
Et chantant dans la crainte de l'Eternel.

L'AMAZONE AU GLAIVE

Seras-tu ma guerrière amazone par les affluents sauvages

Toute harnachée de flèches de mort pour tout ennemi,
Tata d'acier pour tout allié rallié à la droiture
Et ravageant par rivages savanes
Et steppes tout germe pervers,
Soudure d'ivraie rivée
Aux racines des fleurs de nos jardins d'honneur ?
Missionnaires et prophètes dont la langue décline le nom de l'Eternel
Et pouvant le rendre pluriel sont venus nous apprendre que Dieu était unique,
A nous dont la langue ne peut décliner le nom de Dieu, le rendre pluriel.

A nous qui avions échaffaudé l'échelle de Jacob jusqu'aux nuées,
Sous l'aisselle berceau de rêves par-delà l'idylle
D'un ciel non tracé de nos désirs,
Sans forme sans contenu d'avides intérêts particuliers,
On nous l'a saccagée pour nous tendre la Mesquine
Accoudée à signes et symboles de diadèmes de diaconesses,
D'encens, de cire et de rosaires, ses croissants de lunes ses pentagrammes,
Ciel esquisse retraçant le désir des membres dans la sourdité
Face au repentir que proclamme le Très-Haut.

A nous qui avions la terre grosse
De son sang, de mille globules blancs et rouges qui la nourrissaient,
On a proposé les bulldozers qui dozent diamant et pétrole,
Titanium et colbalte, balles et kalachnikovs.
On a sucé le sang des terres,
Rasé les caillots de globules blancs et rouges et verts,
Vie cristaline diamantée de mon royaume.

A nous qui avions la langue pour décrire l'herbe des prairies,
Les oiseaux du ciel dans l'azur
Et la chanson des palmes dans le zéphyr
Nous voilà d'emblée initiés
Au cachot, et comme bénéfices
     Gang,
       Cocaïne,
           Pédophilie,
              Inceste,
                Bombe atomique,
                    Napalm...
Tant d'expressions empruntées
Et qui dénotent la dimension irréelle d'un monde sacrément pervers !

Et les enfants de Mama Africa sans rechigner plantent des jardins d'ong
Dont les fleurs poussent pétales de termes de références convenables
Pour le trésor des commerçants de valeur :
Ong ? droits aux enfants ?
- Mais oui, le père n'a pas toujours raison.
Alors voyons : frais du total des frais
Du total des taux de frais des frais,
Cela fait... Voilà ton budget.
Au suivant ! Ong ? Pour que la femme se dresse
Et forme un camp militaire contre cette gente masculine
Qui n'en a que trop fait,
Qui court jupons de par le monde,
Détourne les fonds ?
Mais oui, la femme est très consciencieuse,
Gère conscieusement la question familiale
Pour nourrir la famille.
Voilà, c'est ça. Alors oui, repasse demain, tout sera fait.

Au suivant ! Ong ? Ah oui, l'excision...
     Ah oui, au Sénégal elle fait des ravages ?
         Ah oui, cela doit cesser.
            Oui, tu as ton chèque et sois assuré de notre appui sans faille.
             Eh oui, fallait deviner tout cela,
Avec vos enturbannés qui crânent pire que des crapauds
Le long des rues le long de la nuit.
Il fallait deviner ...

Seigneur, ce qu'il fallait,
Ce n'est pas pas deviner
Mais savoir qu'aucune ethnie de souche sénégalaise ne pratique l'excision.
Mais nos charognards créent des ong
Comme les vautours s'organisent
Pour s'engraisser devant la pourriture d'un cheval mort de faim

Seigneur, à nous qui avions tant de respect
Pour les cheveux gris et pour toute personne
Dont vous aviez béni les mains en entreposant entre elles un haut dessein,
Ils ont apposé la primauté du Droit à l'information
- Voilà qu'un cameraman grimpe sur un arbre,
Focus réglé et jette un regard de chouette
Par dessus les fleurs d'un jardin.
Il est aux aguets.
     Il doit savoir.
         Il a le droit de
           Savoir
             Si le roi
               Ou la reine
Ou le président malade va mourir dans la seconde qui suit.
Le monde
     doit
       Savoir.
         Exclusivité !
Voilà un autre qui pourchasse,
Plus têtu que bolide de police après un ennemi public,
Une célébrité qui vient de quitter le bal.
Demain les pages des journaux devront saigner
De tous les malheurs ou joies qu'elle a vécues la nuit
Alors qu'elle s'altérait avec les siens.
     Le monde doit savoir.
       Et puis il y a la renommée,
           le salaire en jeu.
               Exclusivité !
Et Diana mourut sous le pont sur les décombres surréels de Diane la Déesse

Ah oui, il faut être l'égal de celui qui buta John Lennon
Pour qu'à jamais leurs noms soient liés.
Il faut rester dans l'histoire, racine figée face aux tempêtes
Qui se sont muni d'un balai impassible contre le désir humain d'éternité,
      Eriger une stèle
          Impassible
              Aux érosions temporelles.

Seigneur Très haut, n'est-il donc pas temps
Que ma guerrière amazone tel Gabriel brandisse flèches et fléaux
A l'encontre de cette gangraine revêtue de semblant de hautes valeurs ?
N'est-il point temps Seigneur que Deux Cent Cinquante Sages se mettent
En conclave pour tracer la nouvelle voie à suivre ?
Peut-être que trouvera-t-on les Dix Justes aux yeux de l'Eternel,
Que les Deux Cent Cinquante Sages trouveront une monnaie
Qui ne trahisse la racine nucleus de l'Humanité suprême !
Seigneur, tu le sais bien :
L'homme, issu de femme et d'homme va s'accoupler avec un un homme
La femme, fille d'un homme et d'une femme
Va s'accoupler à une autre femme : pas de rejeton !

Oh que si ! ils seront
Peut-être, peut-être , peut-être ! ....
Peut-être faut-il juste que tu fermes les yeux
Et que tu lâches toutes tes bombes thermonucléaires sur toute la race,
Que tu purifies savanes et steppes,marigots, fleuves, rivières, mers et océans.
Car lasse cette race embourbée dans la longue piste perfide et perdue !

Mon amour, ce n'est pas que je ne veuille boire éternellement
Au calice de tes yeux, m'étaler entre tes méandres
Et entendre pousser entre mes phalangues les racines multimensionnelles
De tes cheveux tandis que ma tête
Sur tes collines jumelles s'humectent à l'encens du zéphyr né de la mer.

lundi 17 septembre 2018

NEREIADE

Ma néréïde, Galatée de Nérée et de Doris,
qu'ai-je donc fait qui mérite tant de grêle,
Pourquoi tant de braises sous les cendres
Que je pensais déjà refroidies ?
Je me croyais apesanti tout aplati
Sous le poids pachiderme de tant de pas de déceptions
Dépeçant espoirs et soupirs langoureux.
Je me sentais d'emblée la tête en repos défintitif,
L'épaule lasse et sans passion appuyée aux saules pleureurs de quelque monastère,
Fidèle flétri par les genoux trop fort longtemps fléchis devant des autels
En quête de calme miséricorde dans les cieux insouciants.

Le croirais-tu ?
J'ai tant lutté contre ce coeur !
Et comme peine gagnée,
Voilà que se consumment
Fierté
Foula et
Fayda

Devant tes fuseaux stellaires
Et me hante la glossalalie bruissante
D'une jungle jouxtée
Aux barricades d'avenirs sans soleil.
Le croirais-tu,
Ce feu follet de serments aux ailes brisées
De la conscience mienne ?

Le croirais-tu ?
Jusqu'au retard tardif de l'heure
Dans la nuit se dresse ta silhouette,
Vouivre par quelques flots non apaisés de l'Ockeechobee
Et me dardent tes yeux pétales de feu,
Flambeau pour l'emplacement de Djilor l'Ambigu.
C'était bien jadis : l'ancêtre Semi-peulh-semi-sérère sur son cheval,
Epaule indigo de pagne, lance de braise brandie...
Il franchissait des affluents furieux,
repoussant sur ses pistes des lianes de pythons
Et de couleuvres sournoises.
Héritier de ces exploits, me voilà déserteur
Qui repose ma tête de rêves sur les chimères de tes genoux
Reconfigurant figurines d'énigmes secrètes
Sur des draps d'innocence et regarde couler flots sempiternels
Et fervents ruisseaux le long des cascades abruptes de tes collines jumelles...
De hautes lianes reptiles descendent tes joues jalons d'énigmes.

NEYTIRI

Neytiri, splendide Zoe Saldana
Dans son enveloppe coumbassou du Sénégal,
Tresses de verdure des forêts et la légéreté de rêve d'une faune,
les arbres suspendus dans la brume qui me fait
Le coeur si seul de solitude mélancolique
Et dicte de remonter je ne sais vers quel paradis originel
où jadis nous jouions dans des prairies
Se soudant au soupir de mon souffle
Pour ne former qu'un avec ton être intrinsèque.
Etais-tu l'ombre semelle double de mes pas
Lorsque par jardins suspendus
comme jadis à Babylone la belliqueuse
je m'envolais avec les libellules ?
Tu riais dans ta robe blanche de soi
Et ta chevelure s'enchevêtrait aux pétales laiteux
D'arbres se maquillant au miroir des nuées exemptes d'éclairs.
Tu affichais alors ce serein sourire radieux
De jeune soleil levant
et à l'horizon frémissaient mes doigts
sur le violon trémulant du plumage d'oiseaux indigo.
Il faisait si bon.
Comme ce soir où notre conversation s'est faite baume
Sur mon coeur qui devenait si engourdi
Sous le poids infernal des soucis.

UN RAPIDE EXEMPLE POUR LE DICtiONNAIRE

Njamala Njogoy