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vendredi 2 novembre 2018

PAS SI CINGLÉ

Pas si cinglé.
Ou suis-je déjà Mort-passé par les tanns
Que pieds à six centimètres du sol de ces espaces salés du Sine
Aux rampes du Zambèze et de Sangamar-la-Nocturne
Aux flancs fluides du Fouta Djallon
dans la fraction de seconde ?

Au Levant j'avais le Tanganyika dans le dos,
Et mon regard de brume brandi, luge sur les versants du lac Tchad
Les Grands dans leur région étalaient nattes
de nénuphars sur la jetée des forêts calmes
Les points cardinaux se mêlent et se perdent
Dans ma tête sans boussole livrée
A l'angoisse de ton parfum géographe.
-

Sacrée sorcière vaudou de Dan du Dan-homey
Qu'as-tu donc ingurgité ?
De quel élixir as-tu abreuvé l'âme mienne
Pour que toute titubante elle se démène d'extase
Par prairies fjords de Norvège volcans vifs
et geysers islandiques de l'Extrême Nord
Pour revenir touriste d'emblée à risques se sécher
Contre les murs du Monomotapa ?

J'ai donc abandonné camisole et parassol,
Dédaigné parapluie puisque révolue la pensée
Pluie bruine au jardin fané de désirs.

Je ne savais deviner le typhon des yeux !
Mais maintenant désarmé,
je tenterai le refuge touffu
de la chevelure dominant la cime
Des cailcédrats livrés au fouet des éclairs
Dans l'amazonie béate de formes dichotomes.

PAS ENCORE SAYONARA

Il est cinq heures,
ballet leurre des lueurs dans la cour,
glissades furtives de silhouettes
contre le mur dont le ciment rachitique a rendu
naines les fleurs que console léger le pas hésitant du zéphyr.
A pieds meurent vagues des ondes lumineuses successives
suivant le battemenet de mes cils sous pupilles dilatées.

Est-ce toi ?
L'Absente têtue se matérialise-t-elle
sous la cascade de soupirs qui se font verbe ?
Les frères sous la chaude chevelure
de Ballatrix savent certes toute ma réserve de piles à plat

Pourtant L'Invite d'Adéma en son sein impassible se fait retardataire.
Qui sait !?
Il faudra bien que s'assemblent
les mains aimées de mes petits
que par les prés frais
je cours,
      rampe,
        glousse
           avec les enfants
des miens, roseaux dans les alysées de l'Espace-temps :
Marla, Aurélion Wagane, Lenny Sédar, Andronika Yandé, Ośin Wambissane
- lianes supportant mes pas
Déjà si las par la forêt de l'existence
Lors qu'au seuil de l'aurore je pensais déposer
Le lourd fardeau qui a tant fait transpirer ma raison d'être.

Et combien de fois ?
Sûr ! Tant de jours de bonheur bien connus.
La main de leur mère dans la mienne
nous savourions les courts moments partagés
Parfois le long des gazons où courait
la folle brise suomienne sous un soleil pingre
Parfois dans le coeur odeur de Pizza Hats
qui n'arrêtaient le regard
vers les glaces aux parfums variés.

C'était jadis ! Moments qui réjouissent
Et de tant de regrets !
Il aurait fallu résister
Planter pieds aux pieds de leurs racines
Et regarder chaque jour leur cime pousser
palpitante de joie et dressant des tentacules
De bonheur vers le ciel à qui j'ai tant demandé,
Et à qui j'ai tant pris !

mardi 23 octobre 2018

AFRIQUE TA REPONSE

Ta réponse diplomatiquement correcte m'a glacé
Le coeur, Afrique Bien-Aimée.
Ne nous barre point la piste des horizons futurs !
Pourtant ta réponse polie et poliment neutre m'a ramené
Les forts moments froids du Grand Nord,
Lorsque me mirer je ne pouvais plus
Au bord des congelés Lacs Suomiens
Ou bien sur les berges de la Baltique
Lorsque la glace emprisonnait les étangs
Massacrant de laiteux lézardements le Golfe de Finlande
Tandis que mille cristaux se faisaient rivaux
Des icebergs en escapade de la lointaine Antarctique.

Afrique Aimée, ta réponse me repousse
Vers le coeur des hivers,
A l'exil vers les ballets de rideaux boréaux
Lorsque de l'humidité à soixante dix degrés des saunas
On s'élançe vers les lacs gelés durs comme basalte.

Pourtant je médite avec toi car parsème mes nuits
Le corps de mes enfants flottant par milliers
Comme des méduses médusées
Sur les eaux troubles de la Méditerranée,
Mes enfants par milliers flottant
Comme dauphin et baleine
Sans nageoire
     par les eaux
        non-apaisées
           des mers
               du monde.
               Ne t'abandonne point à cette intersection
           Où misère et échec jouent aux échecs sur le damier de l'avenir,
        Car voilà que Vie et Mort s'échangent bagues d'alliance
     Au bas de l'autel d'un coma sempiternel.
Merci d'avance !

lundi 22 octobre 2018

DOUDAM - L'AGONIE D'UN ECOSYSTEME

Au Professeur Markku Simula, membre de l'Académie d'Agriculture de France

Debout sur le seuil, je regarde à l'Ouest : des rôniers épars jouent avec la vue, l'hozizon à reculé de plus de dix

kilomètres. Mon regard cherche des types d'arbres comme jadis, tout enfant, en jouant à cache-cache, je cherchais mes camarades jusque sous les greniers sur pilotis. Je n'en trouve aucun : ils ont tous disparu. Comme le tapis de bambous dont les tiges servaient à faire des ustensiles comme de belles pipes et des fourreaux pour garder le tabac. Il paraît que pour en voir quelques uns maintenant il faut aller jusqu'au terroir de mes cousins-de-lait, les Diolas qui se bercent au hamac du fleuve Casamance, au-delà de la Gambie. En vieillard de mille ans je parle d'arbres que ne connaissent mes enfants. Ils n'ont pas idée non plus des courants forts de Dindié, cette partie de bras de mer où nous n'osions pas aller nous baigner à cause de sa violence, nous contentant de rester sur ses rives pour la pêche à la ligne. Des nuages noirs plus que ma peau s'assemblaient, rideau de charbon contre la ligne lugubre de l'horizon. Mais de l'Ouest il n'y a jamais eu pluie se déversant sur le territoire de mon vivant. Pas encore.

Alors je me réfugie vers le Sud. C'est delà que jadis venait la pluie, rideau blanc d'eau se froissant avec un bruit de

déchirure de tissu neuf, sabots d'un milliard d'étalons fous contre les feuillages inondés que transformaient en gamelles-tam-tams de gosses mille perles liquides. L'idée de la violence de ces pluies s'incarnera plus si votre esprit peut s'accouder sur les films Western, comme Dance avec les loups de Kevin Costner, lorsqu'en pleine nuit les bufles se déchaînent à travers les steppes. Maintenant ce Sud n'a plus que des longues caravanes de nuages sodomites et, partant, stériles, tableaux célestes au ballet de couleurs ne pouvant plus produire une seule goutte fertile. C'est pareil à une longue caravane de chameaux au coeur du désert qui elle-même cherche quelque oasis dans l'aridité du désespoir O Ngoo Fayiil ! Il n'y a plus ces cataractes dignes des temps de Noé, lorsque les écluses du ciel et de la terre s'ouvrirent ! Et des carpes sautaient dans les champs d'arachides et de mil; les vaches s'embourbaient, les bergers frisaient l'hypodermie et la foudre qui tonnait la fureur de Dieu au-dessus de la terre déjà enceinte de mille ruisseaux.

Ah ! C'est vrai qu'il y a encore l'espoir : il nous reste deux points cardinaux à explorer : Le premier c'est l'Est : Là-bas il y a Parare-la-voisine, de l'autre côté du marigot qui parfois charriait crocos ou caïmans durant la saison des pluies. Jadis ce

village était invisible à cause de la densité des arbres. Dans le marigot qui le sépare de Doudam, il y avait des carpes plus grosses que la paume de la main, des poissons-chats et bien d'autres encore tandis que dans les buissons touffus campaient les hyènes et les chacals qui le soir, comme des percepteurs d'impôts, descendaient vers les villages réclamer leur part du bétail. Aujourd'hui ma vue ne s'arrête sur aucune barricade de verdure, aucune haie d'arbres dont la tête portait fièrement l'honneur du royaume d'enfance jusqu'aux hauteurs du zéphyr et de la brise montant de la mer vers le crépuscule : j'aperçois un cheval qui galope de l'autre côté de ce village voisin; une femme qui porte une baignoire sur la tête et qui marche nonchalamment; une calèche qui vient certainement de Diouroup-la-goudronnière.

Je n'osais penser au point cardinal qui reste : comme un avertissement la pluie vient beaucoup plus souvent de ce Nord-

synonyme-de-désert, de Sahara. L'évaporation des étangs du Grand Nord ? Et les pluies se font sporadiques et vénériennes. Pourtant mon peuple qui crie au désert, mon peuple qui prie pour la pluie se met en brassards rouges dès qu'une seule goutte de pluie tombe. Inondation ! inondation ! Et des cartes d'électeurs s'agitent contre les gouvernants gouvernés par les voix électorales comme la lame de la guillotine au-dessus de la tête de Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine ce 16 octobre 1793 sur la Place de la Révolution à Paris.

Nous avons étendu nos villes jusque dans les marées où j'entendais jadis chanter les crapeaux du crépuscule vieillissant aux premières lueurs du jour et, pour moderniser disons-nous, voilà que nous posons des dalles le long de nos rues qui ne connaissent pas de canalisation. Oui, c'est bien de daller toutes les rues pour diminuer la poussière, réduire les poudres de pollutions dans nos poumons déjà pleins de la suie des pots d'échappemenent encrassés au diésel. Mais par où passeront les maigres gouttes d'eau que nous donne un ciel devenu si avare au-dessus de nos terres, cette pluie dont la tombée commence à s'assimiler à la probabilité d'un gain de loterie ?

A Doudam-la-palmeraie nous cultivateurs avons gagné plus de ving mètres sur le marigot qui jadis, lorsqu'enceinte des milles foetus de gouttes d'eau jumelles, bombaient son ventre d'eau jusque dans les champs. à Mbour-la-côtière où jadis j'arpentais à moto les dunes des plages d'emblée disparues, des rochers sèchent à perte de vue leur dos noir comme l'épave ivre d'une baleine échouée parmi des corails. Des hôtels ont baissé rideaux et fenêtres, fermé les portes comme si des hôtes surréels, trop bercés par un trop plein d'oxygène s'étaient tous adonnés à un sommeil de bien-être.

Oh ! Ce n'est pas fini, Professeur : Il y a aussi Guet-Ndar. Là-bas les canons liquides de l'Atlantique démontent les mètres de

plage, bombardent le rivage, avec fureur mais patiemment armée d'une volonté d'acier comme si, prenant comme référence les alentours de Suomenlinna au temps des guerres de Crimée ou Gorée lorsque s'affrontèrent Français-Hollandais-anglais, l'Atlantique voulait nous reproduire en 3D lces batailles des prétemps du monde, lorsque les conquérents d'emblée futiles à ses yeux, commencèrent à planter les pieds sur des littorals indomptés. C'était bien jadis : L'Atlantique, cette vaste étendue mystérieuse drapée d'un bouclier plus fulgurant que celui des légions romaines, frappe belliqueusement à la porte de mes rivages, forte force accoudée à sa nature d'un des trois éléments qui gouvernent le cosmos en appliquant leurs règles, équerres et compas impassibles à la file indienne des minutes qui se succèdent. Nous sommes d'emblée entre l'eau du Ciel qui ne veut pas tomber et l'eau de la Terre qui veut nous engloutir, toute salée et puissante.

La séchresse et les inondations ridicules emportent nos gouvernements rivées à la danse aléatoire du climat qui semble être sorti d'un bar aux dernières lueurs du jour. Et je titube le long des rues de la Cité Développement, balloté à gauche et à droite sur des pieds pas fermes et m'appuyant sur une vue embuée. J'ai la vision courte, car tellement de grains de sable soulevés du désert se sont mariés à mes pluies prophético-prophétesses.

dimanche 21 octobre 2018

SENEGAL 2019


  1. INTRODUCTION

    L'évangile selon Mathieu, au chapitre 7, versets 1 à 6 dit :

    1. Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés.
    2. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.
    3. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil?
    4. Ou comment peux-tu dire à ton frère: Laisse-moi ôter une paille de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien?
    5. Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'oeil de ton frère.
    6. Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent.


  2. CHEMINEMENT

    Le mot d'ordre de campagne semble être : Senghor n'a rien fait. Abdou Diouf n'a rien fait. Abdoulaye Wade n'a rien fait ... mais faut lui reconnaître des infrastructures. Macky n'a rien fait à part éliminer ses rivaux en les mettant en prison et en continuant les chantiers de Wade. Aucune visison... Mais pour commencer, disons que nous ne sommes d'aucun bord, à part celui de la Nation Souveraine. Inutile donc de dire que ces lignes ne sont pas partisanes : ne cherchez aucune autre couleur que celle d'un sentiment de déception mais qui veut aller au-delà en invitant les acteurs à se mettre sur la scène et que chacun joue son rôle convenablement car, de toutes les façons pour A et Z ou bien pour B et Y, le scénario reste le SENEGAL, l'Alpha et l'Oméga de toutes les bouilloires politiques sénégalaises.

    Très facile de dire et surtout de condamner ! Et c'est malheureusement des mots qui penètrent profondément dans la cervelle d'un peuple qui s'appuie plus sur des rumeurs et n'ont pas sur des analyses dont il semble ne pas être capable dans sa majorité. Mais pour vous aussi, c'est ce que l'on risque de dire au détour du chemin, lorque vous serez escortés par une file voyeuriste trop longue de motos et de voitures aux vitres teintées, rideaux tirés, filant à cent cinquante kilomètres à l'heure le long des rues, infligeant ainsi des embouteillages et retardant les braves gens qui se rendent au travail. Ajoutez à cela la possibilité que lorsque vous direz une bêtise ou poserez un acte désinvolte, vous allez, en guise d'excuse, comme d'habitude, pointer un doigt vers un de ces quatre pour dire que lui aussi avait fait ou dit la même chose, posé le même acte que vous venez de commettre. Mais si c'est pour répéter les actes de l'autre, pourquoi l'écarter pour vous mettre à sa place ?

    1. Senghor a le mérite de nous avoir fédérés autour de la Notion de Nation. Tout jeune, pour souligner ce

      caractère et pas parce que nous aimions les grèves, un seul lycée ne se mettait pas en grêve : il était automatiquement rallié par tous les autres lycées du pays, faisant sortir cette notion de communauté, comme dans l'armée, cette notion de la cause commune, des valeurs d'un corps commun. Les travailleurs faisaient un seul front. L'université faisait un seul front. Malheureusement cette notion a disparu. Politisées ou localisées, ces structures ne peuvent plus fédérer leur ensemble : il y a une classe qui est en grève, une faculté ou sa moitié et dans la même lancée des syndicats d'emblée opportunistes s'entre-déchirent autour des questions capitales. Les écoles ont fleuri au temps de Senghor, avec un niveau très élevé qui ne posait pas de problème d'équivalence au niveau des autres au plan international; la diplomatie était au beau fixe, portant avec un flambeau haut de dignité l'étendard du Sénégal; le pays avait ses hauts fonctionnaires à tous les niveaux de la haute administration internationale et le passeport diplomatique ne se vendait pas, ne se troquait pas contre quelques secousses de perles de chapelets comme bénédiction ou bien pour une pluie de promesses de soutien aux joutes électorales futures. Les industries étaient bien rôdées : Lindiane, les phosphates de Taïba, les tapisseries de Thiès, l'Usine Bata, Chaîne d'Avion et avec ses paires, une super réussite qu'avait fait émerger de terre une vision commune pour le continent : Air Afrique. Elle est fossoyée, Chaîne d'avion, cadavérée Peyrissac, cadavérée et certaines structures rebaptisées se dressent en loques et lambeaux : le vrai problème de l'Afrique ce n'est pas qu'elle manque de choses. Le vrai problème de l'Afrique c'est que rien ne se maintient, rien ne perdure. Il n'y a pas de suivi. Il faudra voir ce que vont devenir nos autoroutes luisantes dans quelques années, comme ce fut'le sort du Pont Sénégal 93 ou bien le magnifique Hôtel Indépendance et le Building Administratif. Raison pour laquelle le poète dira, en d'autres circonstances : « ... il n'est rien que le temps ne déshonore ». Pour éclaircir un peu plus, donnons l'exemple d'IBM : de la vente du papier elle est partie pour les machines à taper puis vers les ordinateurs et s'est spécialisée ensuite dans les Main Frames comme Deep Blue, un superordinateur spécialisé dans le jeu d'échecs par adjonction de circuits spécifiques.

    2. Abdou Diouf est passé par un moment très difficile de redressement économique et de dévaluation du franc CFA. Il
      était un homme d'Etat car, il faut bien le savoir, on peut être président de la République et ne pas être un homme d'Etat. Nous pensons, et c'est gratuit, qu'Abdou Diouf a eu un problème de communication : lorsqu'on plonge dans des tournants majeurs de réajustement, il est important de communiquer, de dire à la population les tenants et les aboutiisants au fur et à mesure que l'on avance. Il faut ajouter à cela un autre fait psycho-sociologique: Abdou Diouf ne pouvait pas priser les bains de foule. Sa grande taille a certainement donné du fil a retordre à sa garde rappochée, raison pour laquelle il ne pouvait se faire le luxe de se promener comme bon lui semblait, poussant à un manque de prise de contact direct avec la population et par conséquent de communication. Aveuglé par un entourage qui se sentait lui-même éternel à son siège, Abdou fut emporté par la vaque des cartes d'électeur et surtout à cause du fait que cet entourage s'était révolté en interne à cause de luttes de clan puis avait fini par se diviser. Il fallait coûte que coûte l'abattre, quitte à tout perdre plutôt que laisser l'autre pan du clan rester à sa place ou à se fortifier. Une chose à savoir : le pas initial après l'indépendance et le redressement économique vécus respectivement par Senghor et par Abdou Diouf demandaient beaucoup de cran : plusieurs jadis candidats ou maintenant candidats auraient pu, si c'était eux, mettre le pays en feu et en sang, car c'est des tournants décisifs dans la vie d'une nation : pour le premier cas, il faut comparer le Sénégal avec les autres pays qui ont presque tous connu des coups d'Etat. Pour le redressement économique, au lendemain de l'alternance, si les rumeurs sont fondées, les caisses avaient de quoi se frotter les mains, raison de jeter les soucis à la poubelle ce qui veut dire que le pari de redressement avait été atteint.

    3. Abdoulaye Wade vint, portant l'espoir de tout un peuple. A l'avènement de son investiture, Nous avons pensé : c'est en
      réalité le premier président du Sénégal, à cause du fait qu'un Sénégal dit politiquement mûr, de sa propre initiative, venait d'élire son président en accomplissant une première alternance pure de régime. Il y avait tellement d'espoir chez les Sénégalais que durant les premières semaines l'esprit d'ordre et de soutient se lisait jusque dans les rues de la capitale sénégalaise : des chauffeurs particuliers au taximen en passant par ceux des Ndiaga Ndiaye et les Car rapides, tout le monde conduisait comme si un ange, durant la veille, avait changé la mentalité du peuple durant son sommeil. Un ordre qui donnait des frissons, tellement il était suprenant palpable. Et un peu plus tard, lorsque petit à petit commencèrent à se faire entendre des grincements de dents parce que certains s'impatientaient de voir un avancement, un changement au haut niveau, on disait : Il faut laisser le Vieux travailler. Et ainsi pendant pratiquement cinq ans, le Vieux qui était personnellement persuadé qu'il n'avançait pas, changeait ministre après ministre après ministre pour ne pas endorser le manteau de la culpabilité, de l'échec. Il fallait coûte que coûte transférer la responsabilité de l'échec sur d'autres, ne pas endosser le manteau de la responsabilité. Et ce peuple pas trop enclin à la clairvoyance réagissait : Tu vois, il est bien de ! Il veut travailler. C'est les gars choisis qui ne sont pas sérieux. Tu vois, il vient de changer un ministre. Il va les mettre tous au pas. Eh oui, il ne pouvait pas être responsable, le Vieux, grand Ndiombor de Senghor. Et lorsque le tsunami des jacasseries, mais surtout de l'arrongance étatique et gouvernementale accompagnée d'une tendance très dangereuse de prise de bord religieux touchera à son comble, une intellectuelle en la personne de Jacqueline Fatima BOCOUM au bord de l'extrême exaspération nous donna un petit enfant très mignon : Motus et bouche... décousue. Le paroxysme avait été franchi lors de la Coupe du Monde tenue en Corée, lorsque des hommes saints et innocents, qui n'ont de centres d'intérêts que leur relation avec le Très-Haut se mirent à marquer des buts à travers la bouche d'une plèbe ignorante.

      Bizarre que le plus diplômé du Cap au Caire et de l'Extrême Orient à la Pointe des Almadies et malgré presque vingt six ans d'oppisition, peinait à démarrer quoi que ce soit et cela pendant cinq ans. Intellectuel de surcroît, comme il le dit lui-même de lui-même, il fut un exemple pathétique de ces cas qui mettent à jour cet aspect opportuniste de nos hommes politiques qui parfois semblent ignorer les plus petites choses jusqu'aux lois qui gouvernent le processus électoral. Et pourtant, à travers les ondes, ils en parlent en experts, saupoudrant la population de leur propre égarement. Un président de la République doit être symbole des grandes valeurs et non représenter le côté le plus obscur de sa société, ce côté qu'il doit combattre et tout faire pour le redresser et s'ériger en modèle, bien que la perfection, comme demlain, soit inaccessible.

    4. Macky Sall est venu, portant un nouveau manteau d'espoir : un jeune né après les indépendances, donc le
      représentant d'une nouvelle génération devant porter une nouvelle vision du monde et surtout celle de porter le Sénégal vers d'autres degrés baptismaux. Se basant sur beaucoup de critères qui emportèrent le président Wade, les termes étaient pleins d'espoir d'une société juste qu'allaientt cadencer la résurection des valeurs : le déploiement du drapeau national dont une cérémonie officielle tous les premiers lundis du mois, la réglementation dans la distribution des passeports diplomatiques, la reconnaissance que tous sont nés égaux et que tous sont des citoyens ordinaires, une mesure quant au déploiement des talibés dans les rues... C'est qu'à un certain moment, les Sénégalais, avant même les grands projets d'infrastructures, attendaient qu'on remette de l'ordre et de la discipline dans la société surtout après la catastrophe maritime du Diola dont les causes sont à trouver dans une néligence administrative, mais aussi dans la mentalité ndogal-yallaîste des Sénégalais.

    5. Mais il y a un autre acteur qu'on a failli oublier de la liste : le colon. Pourtant son poids comme un spectre, semble ne pas être
      effacé de la conscience collective de mon peuple. Il y a eu l'Ancien colonialisme qui se termina le jour de l'indépendance et puis, le Néo-colonialisme qui lui emboîta le pas et qui, camouflé comme un génie dans le feuillage d'un tamarinier lorsque le soleil au zénith, rôde encore et enfreind nos pas vers le développement, délimite la frontière virtuelle de notre progrès, d'où les France dégage ! et les déboulonnements de statues à la ñak fayda puisqu'on n'ose piper mot sur les ponts.

      Ne vous y trompez pas. Soyez sûrs que celui-là sera votre compagnon lorsque vous serez au Fauteuil Moelleux de la Magistrature Suprême. Mais il ne sera pas le seul compagnon. Eh bien non ! Il y aura la mesure dont vous avez jugé les autres qui sera à votre porte dès la première nuit au palais, figée, droit dressée comme un grand chambellan et attendant, pas vos ordres, mais les cris de la population qui monteront de la rue et qui réclameront votre départ car la démocratie aux mains d'un peuple qui n'a pas franchi un certain niveau d'éducation est imprévisible.


    6. LE PIEGE

      Donc comme déjà dit, lorsque l'on implante la démocratie alors que le peuple n'a pas atteint un certain niveau d'éducation, et, partant, de maturité, on se retouve dans la situation décrite par le Livre d'Urantia qui nous dit : « Bien que la démocratie soit un idéal, elle est un produit de la civilisation et non de l’évolution. Allez lentement ! Choisissez soigneusement ! Car voici les dangers de la démocratie :

      1. La glorification de la médiocrité.
      2. Le choix des chefs ignorants et vils.
      3. L’incapacité de reconnaître les faits fondamentaux de l’évolution sociale.
      4. Le danger du suffrage universel aux mains de majorités frustes et indolentes.
      5. L’obéissance servile à l’opinion publique; la majorité n’a pas toujours raison ».

    A ce propos, écoutons Platon, qui est d'avis que « c'est le désir insatiable qui finit par perdre la démocratie » : « ... N’est-ce pas le désir insatiable de ce que la démocratie regarde comme son bien qui perd cette dernière ? C'est à dire la liberté ? En effet, dans une cité démocratique, tu entendras dire que c’est le plus beau de tous les biens, ce pourquoi un homme né libre ne saurait habiter ailleurs que dans cette cité. (…) Lorsqu’une cité démocratique, altérée de liberté, trouve dans ses chefs de mauvais échansons, elle s’enivre de ce vin pur au-delà de toute décence ; alors, si ceux qui la gouvernent ne se montrent pas tout à fait dociles et ne lui font pas large mesure de liberté, elle les châtie, les accusant d’être des criminels et des oligarques. Et ceux qui obéissent aux magistrats, elle les bafoue et les traite d’hommes serviles et sans caractère. Par contre, elle loue et honore, dans le privé comme en public, les gouvernants qui ont l’air d’être gouvernés et les gouvernés qui prennent l’air d’être gouvernants. N’est-il pas inévitable que dans une pareille cité l’esprit de liberté s’étende à tout ? Qu’il pénètre dans l’intérieur des familles, et qu’à la fin, l’anarchie gagne jusqu’aux animaux ? Que le père s’accoutume à traiter son fils comme son égal et à redouter ses enfants, que le fils s’égale à son père et n’a ni respect ni crainte pour ses parents, parce qu’il veut être libre, que le métèque devient l’égal du citoyen, le citoyen du métèque, et l’étranger pareillement. (…)Or, vois-tu le résultat de tous ces abus accumulés ? Conçois-tu bien qu’ils rendent l’âme des citoyens tellement ombrageuse qu’à la moindre apparence de contrainte ceux-ci s’indignent et se révoltent ? Et ils en viennent à la fin, tu le sais, à ne plus s’inquiéter des lois écrites, afin de n’avoir absolument aucun maître. Eh bien ! c’est ce gouvernement si beau et si juvénile qui donne naissance à la tyrannie. (…) Ainsi, l’excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude, et dans l’individu, et dans l’État. »

    Il faut bien nous comprendre : nous ne sommes pas contre la démocratie, mais tel qu'elle est ingurgitée par nos sociétés, elle se positionne plus comme risque de notre perte que pour le salut de nos sociétés. La situation qui en découle est très visible le long de nos rues : désordfe et indiscipline se positionnent en valeurs cardinales. Et lorsque l'autorité veut mettre de l'ordre, les cartes d'électeurs sont brandies comme menace de perte de voix aux prochaines élections. Alors, devant cette opinion majoritaire frustre et indolente, l'autorité se replie dans l'obéissance à cette opinion publique non-éclairée, incapable de reconnaître les faits fondamentaux de l'évolution sociale. Ajoutez à cela les nobles grandes lignes droits-de-l'hommistes qui, dans certaines mains et consciences sont porteuses d'ivraie - il faut oser le dire. Cela fait que jamais le culte, la glorification de la médiocrité n'a connu un tel essort que maintenant.

    Et c'est cela qui devait être votre indicateur, votre éducateur primordial : après chaque départ, des gens se sont rassemblés pour essayer de faire revenir celui qui est parti à cause d'une déception profonde: des gens ont eu la nostalgie de Senghor au temps d'Abdou Diouf; des gens ont eu la nostalgie d'Abdou diouf au temps de Wade; des gens ont eu la nostalgie de Wade au temps de Macky Sall, comme ils risquent fort d'avoir la nostalgie de Macky lorsque sera venu votre temps. Comble d'échec, y en a t'il pas qui ont eu la nostalgie du colon dans le Sénégal post-colonial ? Ne décrit-on pas la majorité des dirigeants africains comme de nouveaux-colons-aux-peaux-noires ?

    La vérité est que toute personne ayant été à la tête du pays a eu ses mérites et ses défauts ou plutôt lacunes, si vous préférez adoucir. C'est que personne n'a été parfait et personne ne sera parfait. Même en observant la création divine, c'est grâce à la foi que nous nous résignons devant certains de ses aspects : il y a dans le monde la lèpre, des aveugles et des des maladies de toute sorte, des moustiques qui donnent le paludisme, donc une imperfection, à première vue, que nous reléguerons, pour les accepter, comme fruits des voies insondables du Seigneur. Néanmoins, battez-vous, une fois à la magistrature suprême, pour essayer d'accomplir autant que possible, même si vous savez que vous n'atteindrez jamais le bilan campagne-électoraliste que vous exhibez à tue-tête dans vos meetings - modestie et humilité obligent.

    Pour cette raison il faut accepter, mais surtout reconnaître que chacun des prédécesseurs à eu son mérite et qu'il faut accepter la réalité qu'il faut bâtir sur les briques déjà posées pour faire prendre à la nation des pas en avant. Que s'éloigne de vous la prétention d'être le Tout Premier Flambeau de la République : cela risque de vous forcer à renommer des écoles, des établissements au lieu d'en bâtir de nouveaux, ou bien des rues, poudre pimentée que l'on souffle devant les yeux du citoyen pour qu'il voie des mirages d'avancement dans vos oeuvres. Vous parlez contre Senghor mais, premier président de la République du Sénégal, auriez-vous su fédérer cette nation, lui donner les hautes valeurs de civisme, de compétence, et de diplomatie, bref de respect sur lesquelles le Sénégal fut haussé en son temps et qui vous permait aujourd'hui de vous lancer vers cette noble visée ?

    Votre campagne semble, contrairement à ce que vous pensez, retracer les mérites de celui qui est là. La raison est que vous la présentez comme une confession : pour confesser ses péchés, il faut les retracer, en faire le bilan, les décrire. En décrivant les failles et les échecs de l'autre, vous énumérez effectivement, au moins, ses chantiers entrepris. Par exemple si vous dites qu'il n'a pas assez bâti d'écoles, vous acceptez qu'il en a bâties; si vous parlez d'une couverture maladie insatisfaisante, c'est qu'au moins il est en train d'essayer d'en développer une; si vous parlez de décret ou de constitution, au moins a-t-il, selon sa vision, essayé de redresser quelque chose, cette chose pouvant avoir toutefois un but tordu. Et dans ce cas, si jamais vous venez à sa place, il faudra redresser cette constitution et en le faisant, vous toucherez à cette constitution ou à ce décret : rappelez-vous du Décret Ousmane Ngom.

    Pire encore, c'est que vos programmes semblent être des Daba-daaxe, c'est-à-dire du rafistolage des programmes existants, s'ils ne sont pas trop restreints et de trop courte vision. Gëm sa bopp ! un très bon, très beau slogan qui devrait certainement commencer par des réunions au milieu des jeunes et en leur présentant par exemple des documentaires où s'expriment des émigrés honnêtes qui accepteraient de parler de leurs déboires là où ils vivent présenterment; des ateliers pour l'identification de la nécessité de formation pour ces jeunes car, contrairement à ce que nous pensons, nous avons très peu de chômeurs : ne soyez pas choqués. Si vous l'êtes, c'est certainement à cause d'une mauvaise interprétation de la définition de chômeur qui n'est autre que celui qui a une profession, qui a suivi une formation, eu ses diplômes, une maîtrise de la chose apprise mais ne peut pas trouver du travail dans son domaine d'aptitude. Ce qui est le contraire pour la plupart de nos jeunes qui n'ont malheureusement pas d'aptitude, pas de profession, d'où la nécessité de formation professionnelle intensive à très grande échelle. Pire encore, au Sénégal on confond profession et occupation : c'est ainsi qu'à la place de profession vous pouvez trouver agent Air Afrique, une des professions au moindre ridicule parmi la très longue liste de cette mauvaise conception. Rassemblez les jeunes pour balayer les rues est certainement très bien, mais peut-être faudrait-il attaquer le problème à la racine : faire de telle sorte qu'il y ait moins de poubelles dans les rues; que les gens soient conscients de ne pas jeter des paquets de cigarettes vides, des verres jetables, des peaux de bananes, des sacs plastiques et surtout de ne pas cracher à travers les hublots en étant dans un Car Rapide ou un Ndiaga Ndiaye.

    Pour cela il faut un courage politique car l'appel à une introspection n'a servi à rien. A cela il faut ajouter certaines pratiques qui ne vont pas de pair avec le civisme : on est trop enclin à barrer rues et ruelles, de façon anarchique et personne n'ose dire quoi que ce soit : oserez-vous enfin ? Avant des autoroutes à péage, le Sénégal a besoin d'un redressement des valeurs sinon celles-ci deviendront des tombeaux ouverts traversées par des vaches, où des cars tombent des ponts, des taxis se garent sur des ponts à piétons, des apprentis montent sur des camions pour dégager quelques sacs coincés à la rampe des ponts faute de hauteur excédentaire... Il faudra certainement redresser l'application de règles différentes à des situations similaires. Un petit exemple : si je vais partout, me présentant comme général, inspecteur ou commissaire de police, l'on m'interpelerait pour usurpation de fonction. Est-ce vrai pour tout le monde ? N'a-t-on pas emprisonné des gens pour les mêmes raisons ? Et si je me dressai une milice et que je la mette au pas comme un général inspectant ses troupes, me laisserait-on une seule journée assis tranquilement dans mon salon ? Pour prier Dieu, le louer, ai-je besoin de faire sortir des hauts-parleurs et inonder le voisinage d'une pluie de décibels ? Et quand vous prêterez serment, si le lendamin il y a un seul talibé dans la rue, c'est qu'à la toute première marche de votre ascension il est écrit : « Echec ». Au XXIème il est inadmissible qu'il y ait cette pratique. Vous dites bien école coranique. Qu'elles préssentent les locaux avec leurs salles de classes, les matières à enseigner : le coran, les hadiths, la théologie, les mathématiques, la géopgraphie, les sciences de la vie et de la terre, bref, toutes les matières que l'on dispense dans les autres écoles pour pouvoir enrôler un seul enfant. Si vous n'êtes pas prêts, si vous n'avez pas ce courage, alors sortez des rangs et laissez les diambars gagner le front où le déserteur n'a pas de place.

    C'est que dans notre Sénégal actuel nous avons trop perverti les grandes valeurs ou est-ce cette incapacité de reconnaître les faits fondamentaux de l’évolution sociale ? Ou bien en sommes-nous conscients, mais préférons l'utiliser juste pour nous asseoir sur le Fauteuil Suprême et faire tout pour ne pas être déranger ? C'est vrai qu'avec les Droits-de-l'Hommistes les marges de manoeuvre sont assez étroites, mais ils ont le bon sens : personne d'entre eux ne peut accepter ni fermer les yeux sur la violence virtuelle du désordre et de l'indicipline et de l'ignorance qui règnent le long de nos rues - nous osons l'espérer. Nous osons espérer qu'ils sont pour une société juste et ordonnée. Voilà ! Il y a tellement de choses à faire ! Et vos discours, les querelles de basses classes, les thèmes qui vous préoccupent nous semblent tellement maigres par rapport à la tâche :

    • l'agriculture n'est pas au beau fixe. Pas assez de pluie, désertification mais qu'une seule goutte de pluie tombe et nous crânons à l'inondation. Et depuis trop longtemps que cela perdure pour un problème dont la solution est évidente.

    • les universités qui ont des têtes bien faites se battent pour du pain. Au lieu de séminaires et des conférences pour présenter des découvertes nées de la Recherche Développement, elles s'arqueboutent sur des soirées religieuses comme si la connaissance n'étant pas au rendez-vous il faut lever les mains vers le Ciel pour en implorer.

    • les hôpitaux aussi ont de grosses têtes à leur niveau, de bons professeurs, mais comme des mains sans doigts à cause de moyens : raison pour laquelle nous autres allons nous y soigner quand vous, vos femmes et vos proches prennent l'avion pour aller à Paris, New York ou Rabbat pour se faire soigner. Dans des cas de leucémie nos professeurs sont capables de faire une transfusion de moelle épinière par exemple dans des cas de leucémie lymphocytaire mais pour cela il faut une salle particulière qui n'existe pas dans nos hôpitaux. Et pour transférer un malade dans un certain état vers la France, par exemple Hôpital Saint-Louis il faut Trois cent mille euros pour le vol médicalisé et huit cent mille euros d'office - avec possibilité qu'il en faille plus et pas une garantie de guérison
    • - Ah ! pardon, vous avez raison. C'est vrai qu'il y a des Fondations Grandes Dames, ces structures égocentriques, moderne bakk - rythme de tam-tam élégiaque, à la gloire de quelqu'un -, à la manière Samp ndënd, fëg dën. C'est que nous oublions que pour le développement d'un pays, il faut un écho qui retentira très loin dans le futur, le vrai but étant l'Eternité. Mais tel n'est pas le cas : N'y a t'il pas eu des rumeurs d'une Première Dame redemandant les clés d'une structure dans le Sénégal Oriental au lendemain de leur défaite - vrai ou faux ? Reste le fait que le champion terrasé doit seulement ramasser ses gris-gris éparpillés dans le cercle, tourner le dos au tambour major et s'en allait sans lauriers, à part ceux glanés au courant de sa carrière et qui, si son compte est bon, lui laisseront un persistant parfum dans les arènes, même quand il ne sera plus là : c'est la médaille de la bonne gouvernance, d'une gestion digne et honnête qui n'a eu comme but que le bien de la Nation Souveraine. Il faut de fortes institutions à la place du culte de la personnalité !


  3. PARLEZ-NOUS PROGRAMME

    Parlez au Sénégalais de programme, mais ne leur vendez pas des rêves à dormir debout et surtout cessez les insultes. Faites tout pour qu'il n'y ait l'équivalent d'un 1993; ce que nous vous demandons c'est ce que vous pensez faire dans les domaines suivants :

    1. Agriculture Penser atteindre une autosuffisance alimentaire mais aussi comment faire partir vos produits vers le marché international : cela veut dire quantité et qualité, surtout côté hygiénique
    2. Formation Nous sommes dans un mode d'application. Dépasser la théorie et investire dans le R&D<; cela demande un assainissement du milieu de l'éducaation. Pourvoir les facultés scientifiques de tous les instruments nécessaires.
    3. CommerceLe commerce : l'Afrique est le plus grand marché du monde. Nous ne produisons rien et avons tout :cela veut dire une importation qui doit friser les 97%. Cela est du au défaut du point duivant
    4. Industrie Une fois les universités bien munies et fournissant des têtes bien faites à travers R&D, elles deviennent une pouponnière pour l'industrie et l'industrie pour le commerce.
    5. Physique et Chimie Quels projets avez-vous pour nos étudiants qui sont dans ces sciences de pointe ? Des labos ? Ce sont eux, entre autres, qui devront aller gérer les usines pour un Sénégal se battant scientifiquement parmi les nations du monde.
    6. Astronomie - Astro-physique Beaucoup de choses se passent actuellement là-haut. Des milliers d'exoplanètes ont été découvertes, Curiosity est en train de fouiller Mars, l'astéroïde Ryugu a été visité par un satellite japonais miniaturisé. A quand un observatoire, des centres d'analyse liés à ces observatoires ? Demain une comète peut bien sonner le glas au-dessus de nos têtes. Sommes-nous concernés ? Pas du tout ? C'est trop avancé pour nous ? C'est du luxe ? Dans ce cas vous ne méritez pas le Fauteuil Suprême. Venez et je donnerai un petit lot de terrain entre Doudam et Ndiongolor ou bien entre Ndiongolor et Ndialakhar.
    7. L'environnement D'europe nous faisons débarquer de vieux frigos, des carcasses d'ordinateurs, des voitures et nous produisons nous-même une poubelle que nous éparpillons le long de nos rues et jusque dans les champs et les plages. Qu'envisagez-vous pour palier à tout cela ?


  4. CONCLUSION

    Une conclusion très courte que nous adressons plutôt au Sénégalais lamda qu'à vous, chers candidats et que nous tirerons d'un verset qui se trouve dans l'introduction de cet article : Chers compatriotes, ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent. C'est vous qui choisissez, pas pour vous-mêmes, pas pour cet instant précis, mais en tenant compte des petits-enfants de vos futurs petits-enfants. Donc choisissez soigneusement. Ne vendez pas vos âmes et consciences car lorsque l'on vend son âme et sa conscience, ce sont des générations et des générations et des générations qui vont en pâtir.

LONGTEMPS ATTENDRE

Pourquoi longtemps attendre saurai-je ?
Vraie, que ma patience s'est faite jacobienne
Sous la volonté calculée
De l'Oncle Chronos aux mains dures plus que Lote.
Vrai que tout pour la Rachel surréelle
Au sourire d'aube candeur de nymphe
Sourire fraîcheur union Mississipi Misouri
J'affonterai Niagara toundra et Zambèze
Pataugerai par les steppes pétries de raspoutitza
Pour retrouver l'obscure blancheur sibérienne des prunelles !
Et pourtant
Bono hino anngisii
Ciikuli wattataa wa muuɗun !

Car le coeur longtemps barricadé charge,
Sabots ferrés impassibles à la bride
Que je tiens bien maintenir.
Il faudra donc,
A l'heure où l'on débarrasse
Les nattes sous l'ombre transparente des cailcédrats
Que je sache recueillir mes pensées poussins
Pour échapper aux éperviers de l'impatience.

mardi 9 octobre 2018

QUELQUES POEMES DE L. S. SENGHOR EN SERERE - AUDIO


Nous présentons ici une vingtaine de poèmes de Léopold Sédar Senghor traduits en Sérère, sa langue maternelle. Les récitations sont entrecoupées de musique variée dont la sélection tente d'être assez proche de chaque thème. C'est ainsi que l'on trouvera parmi cette musique des chansons comme La chanson des partisans et Solitude de Duke Elington en passant par Yandé Codou Sène, Koumakh Senghor, Cheikh Ciss dans sa belle reprise de Diouwana Sarr, symbole d'amitié profonde, conjointement au poème dédié à Aimé Césaire.


NB: La traduction en sérère de « Chants d'ombre », « Hosties noires », « Ethiopiques » en plus de « Postface - Comme les lamantins vont boire à la source de Simal » et « D'autres chants » est disponible en un seul livre, « A pind Seeŋoor », aux Editions Papyrus Afrique. Contact:
Papyrus Afrique
BP 19472 Dakar
SENEGAL
Tél: (+221) 33 837 38 82



    Titre sérèreTitre français
  1. In memoriam In memoriam
  2. A carind xanjarPorte dorée
  3. A und aleL'ouragan
  4. Um bind a Eme SeseerLettre à un poète - À Aimé Césaire
  5. Ñaal muumTout le long du jour
  6. O yeng a SinigNuit de Sine
  7. JoongJoal
  8. O tew o ƥaalFemme noire
  9. Nitaal ƥaal Masque nègre
  10. Nduleer neLe message
  11. Emma PaylawiilA Emma Payelleville
  12. A teƥ galaas took Pari Neige sur Paris
  13. Um xeɗ maske ke Prière aux masques
  14. Mbangool neLe totem
  15. Dangand ndi o gooy Blues ou spleen
  16. A sutax kasoA un prisonier libre
  17. Siiknoor fa jaaniiw A la Mort
  18. Fat a kooraa fa ƥala yooranaamQue m'accompagnent kora et balafong
  19. Kaltaa EerosPar-delà Eros
  20. A kat no ƥeenqe ruux'ina a koƥ Retour de l'enfant prodigue
  21. Xa losti xa ƥaal - Ee-ecoopi A seek a I aand aleHosties noires - Ethiopiques Partie I
  22. Xa losti xa ƥaal - Ee-ecoopi A seek a II eer aleHosties noires - Ethiopiques Partie II

UN RAPIDE EXEMPLE POUR LE DICtiONNAIRE

Njamala Njogoy