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lundi 17 septembre 2018

A LEOPOLD SEDAR SENGHOR

Complice

Non Seigneur, pas à moi nouvelle cette piste point neuve
bien que le cœur flûte haute d’harmonies sous conques lointaines...
Distant le reflet abrupt des feux follets fous foudroyant
dans ta nuit sarrasine contreforts enneigés en flammes !
Que diaphane la rive endiablée au rideau de l’aurore boréale,
sous la griffe de l’aimant, mince ce fil flottant pendu
au rythme des tam-tams dilatés des tanns réverbère !

Au miroir des souvenirs, me voilà les pieds
Par la passe surréelle et irréel le sourire, Excellence,
Meurtrie ma poitrine sous cette cuirasse peau de couleuvre
qui se rit de l'eunecte
Au fuseau des transparences !
Riche du vide je devise sur l’espoir rivé
à la recherche de ta lumière future
au bain de Sangamar la Nocturne.
Je survivrai suivre la transe,
magma épais pour la danse au bout de l’épilepsie éruptive,
Mon talon celui des Filles de Ndiaré delà Katamague,
sur l’âme le faisceau friable des comètes écliptiques,
Et l’espoir de reposer la tête aux paupières de Bellatrix
Dans l’attente d’une poussière de prunelles neuves.

L’adieu au trône

Ce soir s’envole l’aigle vers Joal l’Ombreuse,
Lit violent des équinoxes qui tente de boire
Dans le tirant des mers aux rives diaphanes des conques.
Et les moules de feu vermeil
Parmi le remous des vagues rebelles perturbent
l’Evadé en retraite vers le Midi
refuge des présences lointaines.
Je dirai la couleur nouvelle des récades
aux palabres des barbes blanches,
dans le silence des caves où médite le feu éternel,
la charnière où se vide le monde au nom de la Sécurité et du Droit.
Et le compas pestilentiel des Maîtres-de-Palais.
Dans les flots refroidis le long des rives où la paix fulmine,
je dévoilerai la radiolyse qui marmonne
L’étincelle des propagandes aux écuries frontalières,
la rue des étalons dans la dérive, à l’extension de l’Homme.

Au fils des lamantins

Ce soir assis au bord du lit
Et tes sourcils cendrés lentement
Sous la baie marécage de prunelles.
Par induction la dose de murmures
Au berceau secret des aubes primaires.
Seigneur, que nocturne le contenu du coffret,
Diurne la flamme secrète des Hauts Lieux !
Des transistors de cervelle au plasma des temps futurs
Se soudent a ma moelle épinière
et injectent des octets fulgurants.
Je sens l’onomatopée protocolaire,
allitérations graves et brèves et des cliques craquer
– ou est-ce toujours ma moelle –
parcimonie du Zambèze dans ma tête tendue
au délice effroyable des jets pâles de lumière.

Résisterai-je, Seigneur à la tâche ?
Karé-karé, je suis ton père
et ton grand-père, Ô Grand-père !
Je suis l’Ancêtre Jakhanora, l’Ancêtre Tâbôr
Sentinelle nocturne par les eaux de Sangamar
Insurrection de sève dans la surrection
Au lendemain de la bataille d’Elissa
Et le reflet d’âmes propices dans la case
par le venin de la nuit Sinoise.
Mon devoir, Enfant à la vaste tête dure,
Veiller le long des chemins burlesques,
Te maintenir Prince sur la voie Royale
Que depuis mille ans jalousaient les Esprits.
Sous l’ombre d’un soir, tu succombas
aux jeux capricieux de trésors épars
par les tanns de Djilor au déclin de la rivière.

Ma faute ! – dis-tu ?

Tu savais ma rencontre avec les Lamantins
le rêve à élucider sur la rive diaphane de la nuit.
Juste une minute, et pas plus !
Mais le miroitement marin des mirages,
Ce tam-tam muet aux vivants si ordinaire
Et pourtant clair en ton ouïe,
Et ricochant de dune à colline,
Cette main ouverte et la chevelure couleur or
Sur les épaules étales ne pouvaient laisser
Ton cœur diali indifférent à l’appel pire
que celui de Saint-Antoine par le désert septentrional.
Et voilà cette tâche lisse et les habits de l’initié
Reviennent au demi-frère !
Oh ! que maigre est la Saison de l’Esprit,
Haute la fête planifiée des Circoncis !

Ta petite fille

Ta petite fille, Seigneur,
un soir chez l’oncle Blaise,
blanche Vénus sous la voûte sombre des cieux.
Et sans télescope je découvrais de ma planète d’ombre
orbitant à l’Extrême Orient des années lumières
les volcans farouches sur une large plaine de poitrine
Tandis qu’au pôle couraient les tresses des canalis,
profond talon des icebergs à la fin de l’ère glaciaire.

Pourquoi Seigneur ces signes et cette enfant innocence,
entrave sur mon chemin ?
Je sais ton cœur et tous les grelots de sang sur les paupières
qui ont lascivement battu à chaque clique de misère le long de la planète !
Je sais aussi les désirs au creux de la nuit percale
- Tu aspirais à l’odeur sauvage de chevelures obscures
La rivière au détour du chemin par les champs de septembre !
La voix de Tening et Thiagoum-Ndiaré belles de jeunesse
au chœur des guélowars dans les abysses de Sangamar.
Elle devait être de tendresse poussin de chair
et insatiable l’oreille des Anciens aux mélodies douces.

Mon cœur, le long de la ligne a senti toutes les claques,
ma peau s’est fissurée à tous les cisaillements de ton cœur
comme cette érosion pour la première fois dévale mes joues fiévreuses !

Si seul, Seigneur, avec le fardeau de son regard
Sur l’épaule de mon esprit, seul, o Dieu,
parmi ces hyènes qui dormiront bien grasses
sur le lit de ton Palais tandis qu’à Djilor et Ndiongolor
Comme à Mbâne et Mbassisse, Ngoyé et Ngalou, Doudam et Ndangane,
Les mères paysannes ce soir égrènent sur des paillasses de soucis
les jours avant les derniers pilons qui retentiront à l’aube de la famine.

Ah ! Je vois s’ouvrir son sourire
sur la splendeur de tann méridienne
Les dents fines aigrettes
comme un ballet de rayons furtifs sur la cime des lèvres.
Ce nez canal de Suez salue les sentinelles de passage
avant l’affluent du front qu’éclaire la lanterne magique de Mbissel.
Me voilà au feuillage ambigu de sa cime noir fertile !
Oui, tu as reconnu Chryséis, la captive d’Agamemnon !

Je songe, Seigneur, sur les notes fausses d’un violon surréel,
mélodies d’abeilles maigres de silence dans leur élan figé.
Je sais. Comme jadis le long des tanns,
par les guets glacés du Gabou
il faut bien que je supporte tes caprices,
la manie tienne de cacher des délices à ne pas décliner…
Seulement que cette fois-ci
je ne me sais capable d’atteindre l’autre rive,
ne pas me noyer comme Diarokh à la traversée brutale des courants.
Maintenir la tête haute et les narines dans le zéphyr ivre ?
Il le faut bien car sur chaque clapotis
Je revis l’encens fulgurant de sa chevelure.

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Njamala Njogoy