Adds

lundi 17 septembre 2018

J'AI ASSISTE A LA NAISSANCE D'UNE ETOILE

Cette nuit j’ai assisté à la naissance d’une étoile
Dans la Nébuleuse de l’Aigle.
J’aurais voulu, les yeux rivés sur le firmament
Et scrutant les vagissements stellaires
Reposer ma main sur ton épaule étale pour t'abreuver à la coulée de la lumière diaphane.
Joue sur joue, nos souffles contre les tempêtes galactiques et livrées aux zéphyrs interstellaires,
Nous serions les maîtres-assistants du recommencement perpétuel de l’Univers sempiternel.

Mais tu n’es pas là, présence lointaine qui remplit l’espace
Tel le bruissement latent d’un essaim dessus la savane.
Tu es de la Maison du Soleil Levant, ô Fille d’Almamy au carré de Bouré Gnilane,
Moi le prince héréditaire d’un royaume envahi
De rhododendrons aux abords de Ndiongolor.
Noyée ! La voix des bardes,
Eteinte celle des Keita aux portes nocturnes de Djenné !
C’est que le grillon d’emblée arpente les épopées
De Mammon, talon d’herbe contre la glace sèche
Des tissus teints indigo.
Mais de Ndiambour à Kadior,
Du Walo au Fouta Ndamnga,
Et de Mbissel à Elissa,
Le sang imperturbable saura garder ses grandes valeurs
- Ou ses bassesses profondes -
Jusqu’aux plus hautes rampes de la Cité
Maintenant ouvertes aux hyènes et aux meurtriers.

Chérie, ma Sœur Aimée,
Voilà pourquoi je me réfugie
Sous la cave diurne des étoiles.
Me voilà chaque soir blotti
Sous la chevelure candeur ondulée des astres
Dans ma main d’enfance et l’innocence de mon esprit
La médaille de ton sourire comme le visage
De la mère dans la mémoire de l’orphelin.
Seras-tu jamais celle que j’ai attendue
Par torrents et effluves avant de me caler aux linteaux de résignation,
La main sur un chapelet de prières ouvertes sur l’infini ?

II

Oh que si ! Je connais bien les plans
Tes mains prêtes pour le pan du Grand Canyon
Je reconnais aussi les ambitions, ô Aimée,
Et les aspirations que je saurai habiller
D’une robe à leur juste mesure.
Mais n’empêche cette épine
Contre mon cœur poupée vaudou
A la pensée que tu puisses ne pas être mienne.
Pourtant je veux t’ouvrir les étoiles
Et les cendres de l’espoir phoenix,
Je veux te déplier les trésors célestes quand le soir étale
Sa natte de voie lactée pour ausculter
Ses cauris de soleils,
Repousser l’orée de la connaissance
Ainsi que les résistants du Fleuve
L’épée hardie des Almoravides aux pas premiers
De l’Islam semant le sang.
C’est que je rêve d’un jour
Où l’affluent de ton ventre
Sera la piscine étale où plonge mon être
Sous la chaleur torride des soupirs
Au paroxysme de l’union,
Tes yeux soudés à mes yeux
Prunelle contre prunelle
Le sceau de l’amitié agrafé à nos lèvres jumelles
Et la désintégration du corps laissant
La place au trou noir
Où nous nous retrouverons plus purs
Que les neiges de Sibérie.
Aucune seconde suppléante ne viendra se greffer
Au bout de notre union.
Ce soir j’ai assisté à la naissance d’une étoile
Dans la Nébuleuse de l’Aigle
Et face aux dangers gravitationnels des trous noirs
Dans la centrale extrême de la Galaxie
Tes phalanges secrètement m’ont ramené sur Gaïa
Pour faire face au ballet des siguines
A l’opéra de l’Univers.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

UN RAPIDE EXEMPLE POUR LE DICtiONNAIRE

Njamala Njogoy