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lundi 17 septembre 2018

O MBAAM ONQE


OH MON DIEU

Ah ! cette position silhouette, miroir du coeur ouvert à toi,
ouvert aux brises de tes cils fervents
Dans l'attente lasse mais patiente du zéphyr de ta promesse ô Promise.
Pourtant je ne reconnaissais plus
sur moi à la Terre des droits de typhons,
d'ouragans et de volcans dont magma
et cendre incandescente pourraient me couvrir
et m'étreindre pour l'extinction de toute résistance.
Je me voyais hyper puissance accoudée à la terreur de bombes thermonucléaires
Et ne scrutant plus ni ciel ni terre ni mer.
Je me sentais à l'abri des soucoupes et des coupoles et des croissants de lune,
A l'abri des capitols et des groupes d'insolente fièreté qui se dénomment
et se numérotent, se chevauchent se débauchent
Toutes ces forces capitales
et groupes gros dos des sept, des vingt, des trente,
Amas de G − sixième lettre à diviser par deux et marier le couple
pour l'union au degré quantique ultime −, de honte humaine et de malheur
Sur la tête des enfants d'Adéma,
La race mienne qui se berce à l'idyle des nuées,
Proie de la danse gymnique de la radiolyse imminemment irréversible.

Ah, j'oubliai : O mbaam Onque s'est envolé du couchant de l'Atlantique,
laissant les verants du Niagara pour la terre de ses ancêtres mes aïeuls.
Les filles de Mama Africa ont mis leurs pagnes indigo les plus beaux
Les corps fierté des arènes se sont drapés de cotonnade
Tandis que talmbats, tambours mbalakh
et diembés pleuraient déjà sur la vision future
De leur crâne chauve livré à l'assaaut des baguettes en délire
qui les défonceront toute une matinée sous un ciel qui déjà en a ras le bol
de la piste pernicieuse qu'arpente la race d'Adéma
sous flambeau blâfard et étendard d'arrogance de l'Occident Décadant.
− Mais ne sait-il pas que ce soir, sous ses racines de fièreté déraillée
et ses entrailles noires dort le Cheval de Troie ennobli
rebaptisé Droit de Démocratie qui lui portera le coup fatal,
brisant son cou sans crier gare ! −
Le continent noir de misère et de complexe, de fierté négative
et abasourdi sous le joug d'une dette sempiternelle se prépare.
Il entrevoit O Mbaam Onqe tout chargé de nattes et hamacs de repos,
de ruisseaux d'eau potable par les clairières, de jardins fleuris
sous alysées et zéphyrs, un avenir où les palissades se tissent
à l'acier et les rideaux sont soie de billets d'argent verdâtre frémissant
comme les notes d'un cantique de bien-être mélodieux.

O Mbaam Onqe est arrivé : sur autriche temps modernes,
Force Unique ailes belles toutes déployées.
En avant toutes !
Fulgurance sur le retard de ma race recroquevillée
sur la médiocrité et décrétant ses Enstein
du vingt-et-unième siècle
bien qu'ignorant jusqu'à sa langue,
loin derrière transistors et octets.

L'autriche étoilée a survolé la noire passion des Mamelles de Dakar
qui se livrent à la mer sans retenue,
les tétons gonflés au seuil de l'orgasme
qu'imposent lascivement les caresses répétitives et coups
de hanches viriles des vagues
qui meurent contre les rochers transpirant de passion.
Tout le continent s'est plaqué toute oreille
sur tous les transistors tous accordés
à toutes les gammes de toutes les modulations de toutes les fréquences.
Des ondes moyennes aux ondes courtes on a attendu passif
toutes mains tendues vers la récolte de paroles d'espoir.
O Mbaam Onqe a déplié ses viatiques, poison sodomo-gomorrhien
pour l'évolution de nouveaux droits évolutifs de la race.
Sûr ! le ciel ne tardera pas à livrer à pire que sécheresse vos ventres
déjà remplis de famine et votre sang sucé
par ébola et sida au comptoir inachevé des misères.

Et je pleure sur ma race car je pensais
la ration de souffrances gracieusement offerte
des Elohim déjà épuisée et que le ciel
nous réservait d'emblée le soupir de repos,
repos si tardif après tant de siècles,
tant de millénaires d'une misère pour nous trop miséricordieuse,
trop généreuse qui nous tombe dessus
comme une manne sans commande sans demande sans prière !
Mais voilà qu'un de ses enfants nous revient sublime,
sur sa tête fardeau de fruits de perdition !
Il dit : « Qu'un homme se marie avec un homme,
qu'une femme en épouse une autre ! »
Et sur la terrasse de thé,
effleurée la possibilité du joujou Northrop de fortune
distributeur de sang de déployer ses ailes
au-dessus de mes terres d'infortune inondées
de sécheresse et de rhododendrons fanés depuis le déluge.

Finis les délices, lèvres nettoyées de leur taches de gâteaux succulents
- de l'autre côté mais tout près, dans la Médina un orphelin pleure,
aux Parcelles un garçon s'est fait massacré pour 500 francs CFA,
à Guédiawaye le cheval d'un charretier trop chargé vient de rendre l'âme -
oui, il en a une - sur la chaussée,
à Soumbédioune on murmure que six pêcheurs ne sont pas revenus
et personne ne sait si bercés maintenant au hamac des abysses
ou bien candidats clandestins pour un eldorado décadent.
A Ndiongolor, Ndiassane et Ndjilassème sans oublier Koumpentoum,
Nétéboulou et Maka Couly Bantang,
un cultivateur tout en haillons a attendu angrais
et semailles depuis dix mois
- dans ce monde au trop plein de droits,
ils n'ont plus le droit de réserve de semailles,
torturés d'un esclavage nouvel,
gan d'acier enroulé dans le velours
Qualité Graines Nouvelle Génération !

Ils attendent tous : C'est le fils du continent,
l'homme le plus puissant du monde,
chef de la plus puissante nation du monde.
Ils attendent que la manne descende du ciel
comme les Israelites dans le désert
après avoir déserté la terre rigide et cravachée des pyramides.
Il dit : « Donnez des droits, fournissez des droits, respectez les droits....

Que l'homme ait le droit de marier un homme,
que la femme ait le droit de marier une femme !»

Oui, Seigneur ! à tout être je reconnais des droits,
mais j'aurais aimé distribué ma compassion envers les pauvres,
partager le malheur des misérables,
présenter au vieillard une épaule de secours,
à l'invalide à l'aveugle au sourd une main guide,
à l'oiseau des villes un pot d'eau bien calé sur la branche,
au chien qui a une épine dans la patte
l'appeler doucement pour la lui retirer,
à l'enfant qui s'égare montrer le droit chemin
d'un ton paternel qui sème la droiture des temps futurs,
tresser une couronne mauve et d'émeraude diamantine
pour l'élue de mon coeur arc-en-ciel..

Mais non, mon Dieu, non ! Non, Seigneur !
Je ne veux pas donner le droit d'être pauvre au pauvre.
Je ne veux pas donner le droit d'être impoli à l'impoli.
Je ne veux pas donner le droit d'être invalide au sourd et au muet.
Je ne veux pas donner le droit d'être misérable au misérable.
Non, Seigneur ! Non !
Je ne veux pas donner le droit
d'être malheureux au malheureux.
Je ne veux pas donner le droit
d'être pervers au pervers
ni regarder tranquille l'enfant
qui se noie par les affluents de la perdition. Je ne peux pas donner le droit
d'être borgne au borgne
d'être pauvre au pauvre
d'être mesquin au mesquin
d'être malhonnête au malhonnête
d'être dictateur au dictateur
d'être menteur au menteur
d'être assassin à l'assassin
d'être terroriste au terroriste
d'être malade au malade.
Seigneur je ne peux pas donner le droit d'enfreindre
le Droit qui tète à la fontaine du bon sens.
O Mbaam Onque, va dormir dans tes draps noirs
de la demeure si blanche,
Pose ta tête sur tes oreillers d'opprobre
Car comme Gog et Magog, tu t'en es allé
tromper les nations des quatre coins de la terre.
Dans ta besace quelle viatique !
Mais la charge, même pour toi plus puissant homme
du monde est hélas trop lourde.
Tu n'es pas seul à t'embourber :
l'église a déposé les écrits
et recule pour emboîter le pas à la récolte des droits.
Il faut bien évoluer.
Mais si dépassés les écrits de jadis
Peut-être faut-il abandonner soutanes et rosaires,
ne pas s'accouder à cette royauté terrestre
A laquelle vous tenez tant Plus qu'au maintien des Ecrits !
Et mon coeur à qui l'on prêche qu'il ne faut pas prêcher,
que l'on juge et défend le droit de juger
Beugle ce soir par l'étendue des nuées.
Où en suis-je Seigneur ?
vrai que je ne peux jeter la première pierre !
Vrai que je ne suis pas Petros
et les poussières arrosées de sang
du Colysée n'ont été foulées de mes paupières.
Vrai Seigneur que chaque soir mon coeur valse
et ne sait distinguer l'ivraie qui d'emblée gagne le jardin
pour s'ériger
en roses à décliner devant l'Epoux. Et je vais larmoyant, orphelin abandonné de son Dieu
et qui devrait chaque instant soulever
Le « Eli, Eli lama sabachtani ! ». Pitié Seigneur pour l'âme perdue
qui perd ses ongles à force de gratter
et de taper aux fausses portes dans la recherche de ta VERITE.

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Njamala Njogoy