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mardi 25 septembre 2018

L'ENIGME

Seul et devant moi un triangle jette
Une ombre multidimensionnelle.
C’est l’énigme,
L’équation de l’existence.
Elle est assise à un bout de fil si fragile,
Tandis que des étincelles de mirages échafaudent
La lisière de l’inaccessible.

Il fut un moment où tu fus mienne
Il fut un temps éternel où je dormais
Bébé dans la tanière sûre de ton aisselle
Et ton souffle dard contre mon front
Comme la prière laiteuse qui rend invulnérable
Aux jours de tumulte.
Est-elle réelle cette ligne qui danse,
Réel ce soudain soucis serein ?


II

C'est le nouvel an.
Un bébé temporel vagit
A la lisière de Chronos
Sale taupe qui s'éternise
Parmi les pétales du jardin vital de l'Homme.
Dakar baigne dans une odeur de poudre
Comme une ville au sein de la révolte
Comme jadis aux Tuileries
Bombes plastiques,
Violence virtuelle
Tintamarre de canons radiolyse.

Est-ce le signe de l’année future
Tous ces pétards
Qui fracassent le silence dans la surprise
De la seconde pourtant prévisible ?
- Comme tache noire sur la langue du né nouveau !


III

Je suis un Vastarannan kiiski
Mais sérieux ? Tu parles !
Pourquoi toujours camper sur la rive gauche
Et tirer à contre courant sur la corde longue
De l’existence en Résistant,
Pirogue dans la vase sous les pagaies sagaies de l'écume ?

C'est que ce soir
Nouvel An Dakar célèbre
Drapée d'ignorance
Coiffée de désordre.
Des enfants enjambent des pétards avant explosion
Et des andouilles d'adultes s’esclaffent,
Bouches dents toutes blanches déterrées
Mâchoires écartelées comme l'ouverture d'une cave sauvage….

Ma capitale célèbre Nouvel An
dans son insouciance
dans son insolence
dans son arrogance
dans son désordre quasi quotidiens.

C’est dire que l’année ne sera pas neuve
Que demain encore je me réveillerai
Dans la fatale réalité au bout du millénaire.
Dakar célèbre juchée sur l’espoir
Toujours futur sans virgule gagnée
Sans point marqué
Sans pas avancé
Mais mes cent pas à reculon...
Dans six ou huit mois une demie goutte de pluie fera jaser :
Inondation ! inondation comme le paysan devant des sautrelles
Ou l'enfant à la lance-pierre dans la poussière or des fleurs de mil...

A genoux sur l'autel de la Grande Saison,
Mon esprit prie pour la moisson de l'Esprit et l’incarnation
D'un réveil au bout de cette spirale de misère.


IV

Portrait : la coiffure
Tête agressive du mamba érigée
Sous la flûte laiteuse du charmeur.
Le flash a atténué la noirceur de la nuit
Posant un pas de lumière sur le front sombre du monde
Son teint teint de rotin.
Nuit finale, tu as noirceur et clarté
De firmament qui ne connaît forme
Tant de matière tel l'Elément 755
Vitamine à la refonte sempiternelle de l'univers.
Et ces points qui dansent sur ta peau de l'Espace-temps
Cette ligne de cils horizons battus des rosées
Rosées de par la Terre,
Ces écluses de larmes déterrées par des ouragans de haine
De poussière de tant de départs d'êtres aimés
- Le départ ne se fait plus au kong-kong de la Faucheuse
Quand les années chiens affamés avaient terminé de se battre
Pour le dernier lambeau de chair du souffle vitale au bout de l'Oeuvre :
Des bolides fous dans les rues folles, des couteaux dans les corridors
Des bombes dans les soirées où s'allument feux follets de génies mordernes...

Mais je regarde un miroir de prunelles accroché au mur de l'Infini
Une cierge tout au fond éclaire mon angoisse
Je garde la ligne dissoute au magma d'un regard divinement devin.

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