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dimanche 30 septembre 2018

MEA CULPA ?

Si je vous fais parvenir ces pages, ce n'est ni par vanité, ni pour impressionner malgré la virvolte des expressions. Dans ce flou firmament de follie, je suis moi-même sidéré. Cette éruption pire que stellaire qui m'inonde de magma surréel parmi les éléments bienheureux de l'énigmatique univers m'intrigue. C'est une surprise qui certainement dépassera de loin la vôtre, surprise qui m'abandonne perplexe et perdu dans cette forêt d'idioties. Et je suis comme le cousin diola ci-contre - ou est-ce un toucouleur ? - qui semble ne comprendre rien à rien de ce qui se passe autour de lui !

En réalité, s'il y a une personne qui puisse comprendre ce qui m'arrive, c'est bien vous, de part votre intérêt ; vous êtes les seules à savoir et à devoir pouvoir expliquer. Pourtant d'habitude je suis excessivement autocritique et me comprends relativement bien. S'il y a anguille sous roche, et il y en a bien une, c'est bien vers vous que je dois me tourner pour y voir clair. Après tout, n'est-ce point vous la Muse initiatrice et moi la Victime de votre nécessité dont les cascades mettent à rude épreuve toutes facultés réunies ? J'espère toutefois que je saurai jusqu'au bout porter le haut flambeau olympien à la douceur de vos méandres de recherche-connaissances.

Believe it or not, les pages que vous aurez entre les mains sont des produits qui mûrissent au jour le jour, et l'averse continue, touffue comme le tapis d'eau déversée des écluses de la voûte céleste et du sein de la terre le jour où Noé s'enferma dans son arche, entre ses mains périssables un échantillon du monde appelé à disparaître. C'est que j'ai goûté à la douceur de fraise des pensées prunelle de Léopold et je me suis piqué gravement une dure diarrhée poétique !

Mais soyons bien clair : aucune de ces lignes ne vise autre chose qu'à vous faire entrevoir, vous faire comprendre et surtout vous faire mesurer la profondeur de la délicate blessure que lui ont infligée la lame du regard critiques injustes. Ainsi, lorsque je dis que je n'arrive plus à me concentrer ; lorsque je dis que je n'arrive plus à dormir ; que je gémis sous un fardeau de plaisirs créatifs et de douleurs mélangés, c'est aussi réel que l'âpre dureté têtue du silex. Et, encore une fois, que tu vous soyez surpris de découvrir un autre Senghor ne me surprendra point, qui sais jauger le goufre concave de ce délire qui a sans doute approfondi sa solitude au milieu son propre peuple.

Chose capitale et grave, je ne me suis pas assez relu ; je ne me suis pas assez corrigé : J'écris au fur et à mesure que les expressions me tombent dessus comme de la grêle. Je me relirai certes plus tard, me liant à vous sur le blog et je reverrai le choix des mots pour m'accorder au diapason des tabalas rythmiques de la poésie de son Etre.

Pour le moment je préfère te donner le mazout sans rafinage, comme l'attestation de mon état d'âme et la sèche franchise de l'absence de tripes devant tes flèches mortelles qui me font perdre tout bon sens.

Maintenant je vous prie d'accepter cette libation grumeaux de sang et cette sève pure comme étalon pur sang qui coulent d'emblée pour vous, Etudiants, cherheurs et amateurs. Sorcièrs vaudoo de la baie de Bahia la Brésilienne, grands prétres à Memphis de Ménès, l'oracle Pythonisse d'Apollon à Delphes la Grecque, ancêtre échappée des contreforts du Fouta Djalon ou bergère Massaï des pentes escarpées du Kilimandjaro, je ne sais : Je vous laisse tous à mon coeur, je vous laisse tout mon coeur qui saura certes se faire procureur et victime. Je m'abandonne entre vos mains, genoux et face contre l'Orient Etincelant, sur les lèvres la prière que vous comprendrez, qu'un jour au lac étale de son faciès je pourrai sans interruption boire, cueillir la rose de son sourire, humer longuement la palme de ses cils léger à ses flancs le long des tanns de Joal-Fadiouth et de Djilôr : je l'inviterai, vendredi venant, sur les berges du Marigot de Doudam, aux abords de Diouroup et de Ndiongolor, sans oublier Senghor, la Cité mystériuese des Samèles.

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