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mercredi 5 septembre 2018

QUESTION DE FAUTEUIL

La situation dans notre pays est devenue alarmante. Et c'est d'autant plus grave que la bataille se fait à coup d'articles de la loi et d'alinéas. Dans le tumulte, toutefois, il faut un tout petit peu de dicernement pour comprendre qu'il est avant tout question de fauteuil et non des intérêts de la nation souveraine.

Ainsi ceux qui hier pourfendaient L'arrêté Ousmane Ngom aujourd'hui l'appliquent et ceux qui le défendaient à bras le corps à travers émissions télévisées et radiophoniques le décrient maintenant.

Qui est dupe ? Le bon sens aurait certainement dicté que l'on se penchât sur ce décret dès les premiers instants d'une alternance de pouvoir d'autant plus que celle-ci fut au bénéfice de ceux qui le décriaient jadis.

Mais le peuple n'est pas dupe. Il nous semble même évident que les hommes politiques de notre pays sont très en retard sur les citoyens qu'ils gouvernent ou veulent gouverner : Ce peuple a mûri dans certaines choses. C'est ainsi qu'il a compris qu'il faut prendre argent, t-shirts, bus loués pour renflouer les meetings et se gaver des repas qui y sont servis pour ensuite faire à sa guise ce que bon lui semble, ce qui ne veut dire autre chose que voter pour qui l'on veut ou même s'abstenir. Les politiques ne semblent pas encore avoir appris de leurs leçons pourtant d'un passé si récent et force est de noter que l'immensité des foules dans leurs meetings reflètent plus des gens qui sont venus passer le temps parce que n'ayant pas d'autre occupation que des militants enivrés. Simple carnaval. Il faut aller voir. De toutes les façons le coeur y est moins que dans un match de foot ou bien un concert gratuit au bout de l'esplanade !

Malheureusement force est de constater qu'au-delà du carnaval il y a quand même un danger réel. Les éléments fédérateurs de notre société ont commencé à se lézarder, à s'effriter. Certains se sont rapprochés de la société en âge, mais surtout en politique, ce qui a commencé à leur ôter petit à petit l'étoffe de neutralité qui était la colonne du principe d'élément fédérateur. Bref, hélas Mame Abdou n'est plus là.

Notre société est en train de perdre petit à petit cette forte colonne sociale qui savait canaliser les ardeurs et c'est bien alarmant. L'amalgame a tendance à vouloir la substituer par la Société Civile, - qui est très bien -, mais le modus operandi n'est pas pareil et encore moins l'efficacité. L'ancien élément fédérateur reposait sur le charisme, la valeur morale du fédérateur, qui n'avait pas de bureau et donc ne cherchait pas à remplir ses heures de travail From 9 to 5 encore moins son chèque à la fin du mois, fruit de sa médiation.

Nous devons donc faire très attention pour ne pas mettre le pays dans le bourbier qui aboie déjà contre nos linteaux comme un chien enragé. Méfions-nous de vouloir bâtir en prenant comme mortier du ciment avarié. Par-delà le fauteuil, disons-nous, sachons appréhender un Sénégal projeté loin dans un futur où la vie et, partant, la stabilité, le bien-être et le développement fleuriront à l'infini.

1 commentaire:

UN RAPIDE EXEMPLE POUR LE DICtiONNAIRE

Njamala Njogoy