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dimanche 23 septembre 2018

TEMPS DE GRACE

Devine toutes les tentatives, dérives d’équations quantiques,
frondes de griffes impassibles.
Des mois qu'une main bride guette la furie des rêves fugitifs
Contre ma poitrine muraille !
Et les sabots canons tenaces à sabord pillent
La hargne des rampes de pas surréels.

La pluie déverse une nuit entière des silhouettes,
Mirage aux contreforts du Fouta conquis.
Résisterai-je au reflet des fanions mauves ?
Combien de temps contre l’aplomb du nez,
La chevelure rebelle du tamarinier
Par delà l’ombre d’un visage émeraude livré
A la fraîcheur éternelle des prunelles cristallines ?
− C’est le refuge d’une rigueur à toute érosion rebelle.
Et ce quadrillage de lacs surréels,
cime de sourcils calmes glaive de l'archange aux embrasures de l’Etre.
Le bruissement de la palme lascive des paupières,
Cils bouquet de nénuphars en fleur,
Le calme sidéral sous la pensée muette d’une véranda
Qui se berce au simulacre d’un volcan assoupi.
Un quart de lune, lèvres jumelles au contour d’arc-en-ciel
Ou satellites surréels par la courbe de l’ellipse
A la conjonction déclive de la voie lactée…
Une cascade de sourire ambigu assaille
La baie sédentaire du menton et ruisselle
S’unir à l’infinité océane de ta poitrine atlantide.


II

Lasse sous la palmeraie des îlots juxtaposés,
Ma tête cherche le lit des méduses océanes
Ainsi q’un vouivre sur la nappe étale de l’Ockeechoobee !
Mais voilà déjà le dos arc-bouté des alligators
Sous la pénombre du crépuscule diaphane !
J’ai contre les lèvres de la mémoire un goût de sève amère
Et l’heure figée se lisse à la caresse extraite
Des phalanges virtuelles.
La pensée impassible se coagule,
magma sur la paix solitaire de tes mamelles.
C’est l’instant déclive à l’autel pyramidal du Septentrion
Tel le souffle d’un bateau en dérive s’accoude à la détresse d’une fusée.
– Pourtant aucun secours sur le quai battu de typhons !
Rien qu’une turbine de solitude au bunker de ma poitrine !


III

Je t’ai vue nue sous le linteau des astres fugitifs.
Tu priais face au Levant,
Le front dans l’aura nirvanique,
Les coudes relevés sur la candeur des monts au bout du continent
Tandis qu’un nuage sombre descendait sur Sion vers le Couchant
Et soudain, sous l’apparition me traînant
Au-delà d’une lisière transitoire où l’être participe
A la naissance et à la mort le long d’une médiane paradisiaque,
Une larme, Déesse mienne, a vitrifié mes paupières meurtries !
Mais il me fallait résister, tenir la contemplation du jardin aimé,
Paysage d’un autre continuum au firmament de l’inaccessible.
J’ai alors choisi le contrefort abrupt,
Skis aux pieds bien que sans piste,
Le cœur frisant une vélocité féroce par la galaxie de ma poitrine.
J’ai l’espoir qu’au soleil déclive j’arriverai à la cave du nombril,
Sous l’ombre des cailcédrats où la gravité avoisinera celle propice à mon être
Et permettra, le temps d’une révolution,
D’abriter les palabres avant la formation de Ta-moitié-ma-moitié
Sous la bannière haute du plexus aux abords de l’hymen…

Mais bien avant ce saut ultime,
Ma main tremblera longuement devant la perche de tes cheveux
Ainsi qu’un tentacule sensoriel à la recherche
D’une proie dans le zéphyr, à la recherche de sa survie !


IV

Le voyage le long
De ton manoir l’a épuisé, ô Aimée !
Et le sable mouvant
De tes traits récalcitrants abattu
Le pèlerin loin des oasis.
Pourrai-je, en cette nuit rester
Dans la Baie du Nombril
Et comme ceux fervents d’un fidèle le long d’un chapelet
Faire courir mes doigts sur le roseau de l’être qui s’émeut ?

Demain, je reprendrai la route aux sirènes premières….
Mais enfant Sinois au sommeil transparent, Je sais le secret à l’extrémité de l’aube prochaine.
J’ai parcouru les livres, médité longuement
Sous la torche ovoïde des étoiles
Et ausculté les parchemins poudreux des Dogons et du Macina.
J’ai parlé avec les génies dans le creux transparent de la Nuit,
Fait rouler les cauris à la sorcière qui dort
Par delà le village des toits de chaume.
- « Devant toi, m’ont-ils dit, sur le paysage infini de son corps,
«Tu affronteras les courants belliqueux
« Qui brodent les lisières de la Vie et de la Mort.
« Il y aura l’Eden, affluent de fougue perdu
« Dans le drap transcendant d’une jungle surréelle
« A l’extrême nuitée d’avant la création de l’univers.
« Elle est mère Amazone, tapis d’arbres et de fougères
« Plus touffue que la forêt où dansent les pygmées
« Sous les feux de bois aux soirs sans lune. »


V

Voilà qu’en ce sommeil transparent
M’enivrent tes parfums de pomme cannelle !
J’ai traversé ton pays de goyaves,
D’acajou et d’arômes d’avant le début du monde.
Tu es venue
Dans un canopée Zapotèque,
Des guerriers au visage masqué
Et des nubiles aux hanches d’huile rythmaient
Une mélopée par la fugue rêche
Des Grandes Prairies du Far West !


VI

Je ne saurai nager longtemps
Dans cette mer de feu, O Sœur Aimée !
Princesse, je me noie.
Je ne sais quel versant suivre,
Car voilà subitement l’intersection à la lisière de l’heure
Et je confonds d’emblée Droite et Gauche
Sous l’influence espiègle de ta mescaline !
Tes mains de déesse se porteront-elles à mon secours,
Me tireras-tu de la boue infecte
Où déjà s’érige la tête inane de la mort ?
Je suis tes genoux qui me bercent au rythme d’un hamac inédit.
Nos orteils tentacules d’une pieuvre de désirs vibrent,
Et ma tête de bébé suit lentement la farandole qu’égrène ta voix de nourrice.


VII

Si je ne me noie, Sur le chemin de retour je contournerai le fleuve mortel.
A rebours je suivrai la cuisse des montagnes
Longeant la croupe qui se dresse plus fière
Que l’Estérel éternellement battu de mistral.
J’ai espoir qu’au soupir de la lune nouvelle,
J’arriverai sous le toit de ta nuque
Pour reposer enfin à l’ombre laiteuse de ta chevelure,
Entre les doigts de l’âme,
Le chapelet du pèlerin purifié à la Kaaba de tes yeux.

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Njamala Njogoy