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lundi 1 octobre 2018

CHANTS D'OMBRE - LE TOTEM


LE TOTEM

  1. « Il me faut le cacher au plus intime de mes veines l’Ancêtre à la peau d’orage sillonnée d’éclairs et de foudre, mon animal gardien il me faut le cacher, que je ne rompe le barrage des scandales. »

    Les poèmes qui composent « Chants d’ombre » présentent un Senghor dans la force de son africanité, très proches des valeurs fondamentales de son royaume d’enfance. Il est en contact permanent avec les Ancêtres, qui ne sont autres que les Pangools, les Bois ou Serpent Sacré. L’enfant de Ngasobil va revenir plus tard, comme dans « Nocturnes » où la sensibilité, à travers les expressions, se fait on ne peut plus européenne, la mélancolie, le regret des jours lointains de son enfance, son royaume d’enfance percent comme un lointain souvenir auquel il va aspirer toute sa vie. « Retour de l’Enfant Prodigue » est un vrai pèlerinage durant lequel le poète va refaire tous les recoins du royaume d’enfance : de Djilor à Joal en passant par Fa’oye et Mbissel.

    Senghor a gardé cette présence longtemps, très longtemps, pour ne dire toujours, le contact avec les Ancêtres, comme ce totem qu’il est convaincu de devoir cacher pour ne pas causer un scandale – en tant que catholique ou en tant que « civilisé » ? Les deux ne sont pas forcément pareils. Faire un scandale en tant que catholique n’est pas moins grave, mais, à la dimension d’un scandale et au risque d’être interné quelque part en France dans un asile d’aliénés serait certainement de dire à ses collègues que son Ancêtre est actuellement quelque part dans son armoire, qu’il le voit et parle avec lui.

  2. « Il est mon sang fidèle qui requiert fidélité, protégeant mon orgueil nu contre moi-même et la superbe des races heureuses… »

    Mais c’est une réalité indéniable : c’est son sang fidèle qui requiert fidélité, qui requiert qu’il le garde, le maintienne et lui rappelle ses valeurs profondes, le protège contre lui-même en le faisant revenir sur le droit chemin comme le berger et la brebis. Il le ramène sur le droit chemin lorsque le mirage des races heureuses est sur le point de l’aveugler, de lui faire oublier ses valeurs intrinsèques. Un reflet constant de l'enracinement et ouverture ? Celui de l'art de donner et de recevoir ?

1 commentaire:

  1. Georges Duhamel ,les plaisirs et les jeux (mercure de France)

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UN RAPIDE EXEMPLE POUR LE DICtiONNAIRE

Njamala Njogoy