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jeudi 4 octobre 2018

HOSTIES NOIRES - PRIERE DE PAIX


PRIERE DE PAIX

  1. STROPHE I

    1. « Seigneur Jésus, à la fin de ce livre que je T’offre comme un ciboire de souffrances au commencement de la Grande
      Année, au soleil de Ta paix sur les toits de Paris – Mais je sais bien que le sang de mes frères rougira de nouveau l’Orient jaune, sur les bords de l’Océan Pacifique que violent tempêtes et haines. Je sais bien ce sang est la libation printanière dont les Grands-Publicains depuis septante années engraissent les terres d’Empire. »

      « Hosties noires » est réellement une épopée de deuxième guerre mondiale, avec ses carnages, ses discriminations, ses héros faits de petites gens, ses injustices, ses assassinats lâches dont « Prière de paix » va être la conclusion. C’est pourquoi le poète écrit : « Seigneur Jésus, à la fin de ce livre… ». Et dans cette première strophe, il nous donne le vraie raison d’être de la collection « Hosties noires » : un ciboire de souffrance.

      Il sait que ce poème conclut la collection, mais cela ne veut pas dire que traîtrises, assassinats et lâchetés soient relégués à l’histoire. Il est conscient que cela va continuer. C’est son poème qui est conclu, pas la traîtrise humaine, comme ne l’a pas fait non plus la résurrection du Seigneur, encore moins sa couronne d’épine et son flanc percé : « Mais je sais bien que le sang de mes frères rougira de nouveau l’Orient jaune, sur les bords de l’Océan Pacifique que violent tempêtes et haines »

      « Seigneur, au pied de cette croix – et ce n’est plus Toi l’arbre de douleur, mais au-dessus de l’Ancien et du Nouveau Monde l’Afrique crucifiée et son bras droit s’étend sur mon pays, et son côté gauche ombre l’Amérique et son cœur est Haïti cher, Haïti qui osa proclamer l’Homme en face du Tyran, au pieds de mon Afrique crucifiée depuis quatre cents ans et pourtant respirant, laisse-moi Te dire, Seigneur, sa prière de paix et de pardon. »

      L’Afrique a beaucoup souffert, comme le Seigneur né dans une étable, exilé pour échapper aux hordes d’Hérode, hué, vendu à l’encan comme les esclaves nègres, crucifié comme plusieurs d’entre eux dans l’Extrême Sud. C’est donc sa souffrance qui continue avec ses expiations du Nord au Sud et de l’Est à l’ouest, jusqu’en Haïti qui osa proclamer l’Homme en face de l’Hyène. Mais le but de la prière, c’est plus pour pardonner que pour rappeler le chapelet des horreurs vécues.

  2. STROPHE II

    1. « Seigneur Dieu, pardonne à l’Europe blanche ! Et il est vrai, Seigneur, que pendant quatre siècles de lumière et a jeté la bave et les abois de ses molosses sur mes terres, et les chrétiens, adjurant Ta lumière et la mansuétude de Ton cœur ont éclairé leurs
      bivouacs avec mes parchemins, torturé mes talibés, déporté mes docteurs et mes maîtres-de-science. Leur poudre a croulé dans l’éclair la fierté des tatas et des collines et leurs boulets ont traversé les reins d’empires vastes comme le jour clair, de la Corne de l’Occident jusqu’à l’Horizon oriental et comme des terrains de chasse, ils ont incendié les bois intangibles, tirant Ancêtres et génies par leur barbe paisible. Et ils ont fait de leur mystère la distraction dominicale de bourgeois somnambules. »

      On se demande parfois comment l’Europe, à chaque réveil matinal peut faire face au miroir et se regarder en face. Après avoir fait descendre ses canons dans les jungles paisibles de l’Afrique et coupé les rôniers droits dressés pour faire des traverses de rail, elle s’est implantée pour passer à la troisième phase : ces hommes au premier contact sans dignité humaine, vendus à l’encan, leur apparaissent petit à petit comme des êtres humains, des âmes qu’il faut gagner pour le Seigneur, mais sans tenir compte de ce qu’ils avaient. Oh ! Ce n’est nullement pas une surprise, surtout lorsque de gros gaillards peuvent se faire pomper leurs voiles et se rendre sur d’autres continents pour s’en proclamer les découvreurs alors que des êtres y avaient vu le jour et vécu, et parsemés de temples ! Dans leur suprématie ignorante, les chrétiens pavoisant la mansuétude du cœur de leur Dieu éclairèrent leurs bivouacs avec les parchemins des sages africains. Ceux qui se révoltèrent furent torturés et les maîtres de sciences déportés.

      Toute l’Afrique est transformée en terrain de chasse : chasse à la bête, chasse à l’homme pour l’esclavage, chasse à l’homme au nom de la foi, chasse à l’homme au nom de l’idée. Il n’existe aucun coin existentiel qui ne soit touché et les choses utilisées dans les cultes sont d’emblée exhibées comme gadget de musée, de curiosité pour la distraction dominicale des bourgeois somnambules.

    2. « Seigneur, pardonne à ceux qui ont fait des Askia des maquisards, de mes princes des adjudants, de mes domestiques des boys et de mes paysans des salariés, de mon peuple un peuple de prolétaires. »

      Les bases de la société africaine sont ébranlées : les Askia sont devenus des maquisards pour défendre leur cause, les princes sont enrôlés dans les troupes, les domestiques des boys et les paysans des salariés et le peuple dans son ensemble un peuple de prolétaires.

      Cet ébranlement se fait avec une allure encore plus vertigineuse de nos jours. Le problème est que l’Afrique n’est pilote nulle part dans la gestion de sa société. D’autres normes nous tombent d’un monde perdu qui cherche sa propre figure, un monde en décadence, nous réajustons les nôtres sur la base de l’analyse de l’autre qui n’a rien compris de chez nous, comme nous avons réadapté les « Diôbe » en « Diop » sans rechigner. C’est un des traits qui marquent le plus un caractère qui frise un certain manque de dignité. Si juste sur la parole de l’autre nous sommes prêts à changer l’assonance de nos noms de famille, si nous ne faisons absolument rien pour rétablir ces fautes, c’est qu’il y a quelque chose de terriblement foiré : jusqu’à nos décideurs, nous restons toujours sur la notion et nullement sur le sens. C’est que diriger un pays et l’aider à aller de l’avant, c’est aussi être conscient de toutes les petites choses qui renforcent l’identité et supportent ce sentiment qui fait aller de l’avant.

    3. « Car il faut bien que Tu pardonnes à ceux qui ont donné la chasse à mes enfants comme à des éléphants sauvages. Et ils les ont dressés à coups de chicotte, et ils ont fait d’eux les mains noires de ceux dont les mains étaient blanches. Car il faut bien que Tu oublies ceux qui ont déporté dix millions de mes fils dans les maladreries de leurs navires, qui en ont supprimé deux cents millions. Et ils m’ont fait une vieillesse solitaire parmi la forêt de mes nuits et la savane de mes jours. »

      Après avoir dressé les africains, nommément les tirailleurs sénégalais à coup de chicotes et pris les esclaves dans les champs de canne à sucre et de coton, ils en ont fait les mains noires de ceux qui avaient les blanches. Ici il y a double jeu :

      Les mains noires de ceux qui avaient les mains blanches : les mains sales, les mains ouvrières des blancs

      Les mains noires de ceux qui avaient les mains blanches : les tirailleurs sénégalais sont partis tuer des gens en Indochine, des gens dominés, colonisés comme eux, et qui s’étaient soulevés, comme ils débarqueront à Alger, sur le sol même de leur continent, pour tuer d’autres frères et sœurs dans les mêmes conditions, et cela, bien après avoir utilisé les premiers tirailleurs contre leur propre peuple.

    4. « Seigneur, la glace de mes yeux s’embue, et voilà que le serpent de la haine lève la tête dans mon cœur, ce serpent que j’avais cru mort… »

      Au comble du désespoir, voilà le poète qui s’effondre dans les larmes et la haine refait surface dans son cœur. Pourtant il avait pensé que cette période de haine était révolue, qu’un nouvel ordre avait pris forme comme une éponge passée sur le désastre de l’histoire.

  3. STROPHE III

    1. « Tue-le Seigneur, car il me faut poursuivre mon chemin et je veux prier singulièrement pour la France. Seigneur, parmi les nations blanches, place la France à la droite du Père. »

      Senghor ne va pas se recroqueviller sur l’accusation perpétuelle, cette haine qui détruit et amenuise tout effort comme nous l’avons déjà dit en disant qu’il a su passer l’éponge sur un certain aspect de l’histoire. Il faut qu’il enjambe ce serpent de haine, qu’il laisse son cadavre derrière, époque révolue pour faire fasse à l’avenir. A quoi servirait-il à l’homme de s’arrêter dans tous ses progrès pour pointer le doigt sur un passé qu’il ne peut effacer un passé devenu d’emblée destin ?

      Ayant un nombril commun avec la France, sachant que la dure et fatale réalité qu’une intersection s’est établie et ne peut plus s’effacer, le poète demande la bénédiction de la France, qui est aussi celle de son peuple : Parmi les nations blanches, Seigneur, place la France à la droite du Père.

    2. « Oh ! Je sais bien qu’elle aussi est l’Europe, qu’elle m’a ravi mes enfants comme un brigand du Nord des bœufs,
      pour engraisser ses terres à cannes et coton, car la sueur nègre est fumier. Qu’elle aussi a porté la mort et le canon dans villages bleus, qu’elle a dressé les miens les uns contre les autres comme des chiens se disputant un os, qu’elle a traité les résistants de bandits, et craché sur les têtes-aux-vastes-desseins. »

      Ce n’est pas tant un mérite, mais uniquement un appui sur la miséricorde de Dieu. Le poète reconnaît les fautes graves de la

      France qui a : « ravi les enfants du continent africain » comme les brigands du nord des bœufs pour les employer dans les champs de cannes à sucre et de coton. Ici il y a un trait de l’histoire sénégalaise. Les voleurs de bétail en pays sérères étaient spécialement des peulhs descendant du nord du Sénégal, n’en déplaise à nos cousins al Pular, c’est une pure réalité : la traite négrière a :

      Porté la mort et le canon dans villages bleus : les assassinats durant la conquête des terres.

      Dressé les miens les uns contre les autres comme des chiens se disputant un os, qu’elle a traité les résistants de bandits, et craché sur les têtes-aux-vastes-desseins : pendant cette conquête, la politique de « diviser pour mieux régner » était partout appliquée. Un bon exemple est certes le problème du Ruanda entre Hutus et Tutsis. Cette politique s’est poursuivie et se poursuit jusqu’à nos jours. La plupart des coups d’Etat africains ne sont pas « africains » mais plutôt commandités ou au moins bénis par ceux qui « disent la République et livrent les pays aux Grands-Concessionnaires, faisant ainsi du continent un grand cimetière sous le soleil blanc », c’est-à-dire sous l’occupation, la période blanche.

    3. « Oui, Seigneur, pardonne à la France qui dit bien la voie droite et chemine par les sentiers obliques, qui
      m’invite à sa table et me dit d’apporter mon pain, qui me donne de la main droite et de la main gauche enlève la moitié. Oui Seigneur, pardonne à la France qui hait les occupants et m’impose l’occupation si gravement, qui ouvre des voies triomphales aux héros et traite ses Sénégalais en mercenaires, faisant d’eux les dogues noirs de l’Empire, qui est la République et livre les pays aux Grands-Concessionnaires, et de ma Mésopotamie, de mon Congo, ils ont fait un grand cimetière sous le soleil blanc. »

      L’intelligent Senghor a vite compris la politique qui prévalait et qui allait se maintenir vis-à-vis des colonies confédérées, indépendantes ou maintenues : une politique hypocrite où rien n’est ce qu’il semble être. Il n’y aurait pas de meilleure façon de résumer sa position qu’en parodiant l’apôtre Paul qui dit : « Ne faites pas ce que je fais, mais ce que je vous dis ». La France prône la voie droite et chemine par les sentiers obliques. Elle invite à sa table et réclame la part de l’invité. C’est justement cette aide au développement aux facettes multiples, cette assistance qui justement embourbe l’Afrique dans une boue sans fond.

      Actuellement, alors que le monde a d’emblée une politique complètement basée sur le financement et les bailleurs de fonds. Les gouvernements africains ne voient absolument rien d’autres que le financement. Et ses populations, jusqu’au chauffeur de taxi de brousse n’ont cesse de rêver aller conduire un taxi à New York, la ménagère à aller travailler dans un hôtel à Paris.

      Les gouvernements ne font pas mieux que ces jeunes qui s’enroulent au train d’atterrissage d’un avion. En réalité l’approche est exactement pareille. En travaillant dans une grande entreprise privée, j’étais sidéré, lors de la visite d’un représentant européen, de vouloir la bassesse des assistants du séminaire : après la présentation, le séminariste se dirigea vers son sac pour faire sortir quelques échantillons à distribuer et tous les assistants se ruèrent vers lui comme des enfants d’une maternelle autour de glaces après le repas. C’est à peine s’ils ne se déchirèrent pas la peau en s’arrachant les échantillons.

      Les gouvernements devraient plus miser sur les ressources humaines, qui supporteront les financements. Lorsque les projets sont mis en place, ils s’effeuillent tous car les hommes alentour n’ont ni la mentalité ni les capacités de maintien. C’est dans cette ressource humaine que misèrent le Japon, Hong Kong, Taiwan et maintenant la Chine. Pour les autres, ce fut fulgurant car les pays occidentaux avaient assez de confiance pour faire le transfert de technologie. Dans le cas de la Chine, comme avec les pays qui faisaient partie de l’Union Soviétique cela prendra plus de temps car cette confiance, les soucis d’un possible revirement à tout instant, rendent les occidentaux méfiants. Un pays comme le Sénégal, ce pays de Léopold Sédar Senghor a pourtant beaucoup de potentialité malgré la régression latente dans la tendance actuelle.

            
      • Elle donne de la main droite et de la main gauche retire la moitié
            
      • Elle hait les occupants et m’impose l’occupation si gravement
            
      • Elle ouvre des voies triomphales aux héros et traite ses Sénégalais en mercenaires, faisant d’eux les dogues noirs de l’Empire
            
      • Elle est la République et livre les pays aux Grands-Concessionnaires
        Tout cela fait de ma « Mésopotamie, de mon Congo, ils ont fait un grand cimetière sous le soleil blanc ».

  4. STROPHE IV

    1. « Seigneur, éloigne de ma mémoire la France qui n’est pas la France, ce masque de petitesse et de haine sur le visage de la France, ce masque de petitesse et de haine pour qui je n’ai que haine – mais je peux bien haïr la Mal – car j’ai une grande faiblesse pour la France. »
      Toujours ce masque que Senghor veut voir sur le visage de la France, le grand loup méchant dans la peau de l’agneau. Et il dit sa haine envers cette petitesse qui de temps à autre surgit pour laisser sur place un visage hideux. « Bénis ce peuple garrotté qui par deux fois sut libérer ses mains et osa proclamer l’avènement des pauvres à la royauté, qui fit des esclaves du jour des hommes libres égaux fraternels. Bénis ce peuple qui m’a apporté Ta Bonne Nouvelle, Seigneur, et ouvert mes paupières lourdes à la lumière de la foi. Il a ouvert mon cœur à la connaissance du monde, me montrant l’arc-en-ciel des visages de mes frères. Je vous salue mes frères : toi Mohamed Ben Abdallah, toi Razafymahatratra, et puis toi là-bas Pham-Manh-Tuong, vous des mers pacifiques et vous des forêts enchantées je vous salue tous d’un cœur catholique. » Voilà la sagesse qui, même dans le pire des cas, sait retourner à César qui appartient à César. Dans le tumulte accablant, Senghor sait reconnaître certains mérites, certaines connaissances qu’il n’aurait certainement pas connues sans cette phase où le destin de son peuple fut intersecté avec celui de la France : sa foi catholique et la rencontre et le partage d’un destin avec toute la diaspora et d’autres races qu’il n’imaginait même pas.

    2. « Ah ! je sais bien que plus d’un de Tes messagers a traqué mes prêtres comme gibier et fait un grand carnage d’images pieuses. Et pourtant on aurait pu s’arranger, car elles furent, ces images, de la terre à Ton ciel l’échelle de Jacob, la lampe au beurre clair qui permet d’attendre l’aube, les étoiles qui préfigurent le soleil. Je sais que nombre de Tes missionnaires ont béni les armes de la violence et pactisé avec l’or des banquiers. Mais il faut qu’il y ait des traîtres et des imbéciles ».

      Cette foi aussi a été éprouvée, car les missionnaires n’ont pas tous été justes. Ils ont traqué les prêtres africains comme du gibier et ont brûlé les objets de culte, les taxant de païens. Pour le poète, cela ne fut qu’un malentendu, une ignorance de leur part. Les images étaient des précurseurs, comme l’échelle de Jacob ou bien ainsi qu’une lampe qui permet d’atteindre le jour. Mais parlant de l’échelle de Jacob, nous vous avons cité le passage biblique narrant ce qui s’est passé.

      Ici nous voulons entrer dans un peu plus de détails. Si les prêtres avaient eu un peu plus d’imagination comme le poète, ils auraient trouvé que dans les gestes des sérères, dans leur façon d’adorer, beaucoup de choses remontent à la nuit des temps, que le sens est le même, même si les formes semblent différentes. La circoncision, par exemple, est dite être signe de l’Alliance entre Dieu et Abram, devenu Abraham. Comment est-elle parvenue aux sérères ? Mais dressons un schéma comparatif pour voir la bienséance de la remarque de Sédar :



  5. STROPHE V

    1. «O bénis ce peuple, Seigneur, qui cherche son propre visage sous le masque et a peine à le reconnaître, qui Te cherche parmi le froid, parmi la faim qui lui ronge os et entrailles. »

      Senghor ne veut jamais accepter la France médiocre. Il garde cette autre qui est pureté, fraternité : « …Un paradis que garde des fièvres une enfant aux yeux clairs comme deux épées, paradis mon enfance africaine, qui gardait l’innocence de l’Europe ».

      La France n’est pas mauvaise, elle est juste perdue, le regard faussé par ce masque, par les charniers, la misère qui, durant cette longue guerre terrible, a recouvert tous les continents de sang.

    2. « Et la fiancée pleure la viduité, et le jeune homme voit sa jeunesse cambriolée, et la femme lamente oh ! l’œil absent de son mari, et la mère cherche le rêve de son enfant dans les gravats »

      Toutes les classes de la société, chaque maison, chaque personne a perdu un être cher. La fiancée n’a plus son fiancé, le jeune homme a perdu sa jeunesse, vieilli en une seconde par des évènements incroyables, la femme a perdu son mari et la mère son enfants.

      « O bénis ce peuple qui rompt ses liens, bénis ce peuple aux abois qui fait front à la meute boulimique des puissants et des tortionnaires. Et avec lui tous les peuples d’Afrique et tous les peuples d’Asie tous les peuples d’Afrique et tous les peuples d’Amérique qui suent sang et souffrances. Et au milieu de ces milliers de vagues, vois les têtes houleuses de mon peuple. Et donne à leurs mains chaudes qu’elles enlacent la terre d’une ceinture de mains fraternelles dessous l’arc-en-ciel de Ta paix. »

      La France sort de la domination allemande, et le général de Gaulle doit faire face au risque d’une autre sorte de domination : l’installation, comme en Allemagne et au Japon d’une base militaire des alliés. C’est un point dont on ne parle pas souvent, mais qui est néanmoins réalité.

      Pour terminer, le poète à l’esprit très alerte entrevoit un nouvel ordre mondial, un monde où tous les peuples vont lentement essayer de se relever vers une aube meilleure.

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Njamala Njogoy