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samedi 6 octobre 2018

POUR AWA YOMBÊ


POUR AWA YOMBÉ

Á Feu Astou Diop alias Aïda Kane

Un long tunnel sortait de tes yeux
Et comme un phare dans la nuit

Dessus les eaux troubles d'un océan non-apaisé
Se dispersait dans la brume née des astres.
Papa tu n'as pas trop connu,
Maman, égrette étalant ses dents de paix devant son étalage faisait
Souvent sonner son rire nirvanique dans toute son innocence.
Te prenant sur ses genoux parfois,
Parfois se rabaissant pour porter ta robe d'âge
Affermir tes pas par la savanne Existence,
Elle te dépliait proverbes o sanq pour l'âme
Conseils emmitouflés des lignes droites de l'Architecte
Pour le grand bâtiment à ériger au sein des nations.

Ce soir j'ai vu tes yeux s'embuer à son souvenir :
C'est une blessure que le temps jamais n'efface
Mais se munit d'un baume pour la cicatrisation
Tout en maintenant le devoir de mémoire
Et un coin de refuge dans les moments sombres
Comme le croyant pince d'espoirs son chapelet
Face à l'autel balayé des lueurs fragiles
De quelques rosaires mourants.

Tu m'as conté la journée Saint-Louis Ndiôsse-Mône
Ndiôsse-Mône voisine de Doudam la Palmeraie:
Les fils étaient-ils en train de se mettre en place ?
Y'avait-il quelque énigme à lire dans les ailes déployées des oiseaux,
Le balancement lascif des feuilles d'acacia d'acajou et de goyave
Ou dans le roucoulement lointain des palombes ?

Lorsque palpitent et sifflent mille serpents dans ma tête
Livrée au poto-poto des discordes
Je l'entends, comme celle de Watéo la Douce
L'aiguille du village qui partit un mois de septembre
Sur le tard des derniers rayons d'un jeudi soir.
- L'Hôpital Principal s'était recroquevillé dans son silence d'avant-tombe
Dans les yeux des visiteurs parfois un souci personnel
A l'idée de la possibilité d'y occuper un lit dans le futur proche
Dans la tête l'espoir que leur aimé s'en sortira
Tandis que l'âme égrène la terreur de devoir dire
Allô ! au bureau des corbillards -

Vous aviez tout fait dans la chaleur accablante,
Les longs kilomètres Saint-Louis Fatick
La soif, le souci, la terreur de perdre !
Mais tant qu'il y avait le souffle, il y avait l'espoir.
Et comme pour abréger les douleurs de ses enfants
Qu'elle sentait plus pénibles que les siennes
Elle tendit la main à l'Ange qui lui dictait
le long couloir baigné de lumière.

- Juste une minute ! dit-elle au Séraphin.
Tu t'étais éloignée.
Elle eut un regard vers l'ange puis vers toi.
- Ne prends garde, dit l'ange : Petite tu fus,
Sans défense aucune
Et j'ai veillé sur toi.
De même je serai à ses côtés...

Confiante dans la lumière radieuse et douce,
Elle a fermé les yeux, ne vous regardant
Plus que perchée sur la rive adverse de l'Autre Dimension
Tandis que les ruisseaux de larmes
Comme des rejetons d'écluses du Déluge coururent
La pente de vos joues si fatiguées, si éprouvées.

Avais-tu su lire, avais-tu senti
Le petit tisserain juché sur une branche
Avec un courage de proximité inégalée ?
Avais-tu senti cette petite caresse de brise montée de la mer ?

Ce soir, comme toujours, elle veille
Accompagnée du Séraphin de la Première et de la Dernière Heure
Qui maintient le fil entre bien-aimés
Et attise sans cesse la dynamique dans les soufflets de l'atelier de l'Être.

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