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lundi 1 octobre 2018

CHANTS D'OMBRE - NDESSE OU BLUES


NDESSE OU « BLUES »

« Ndesse » est une substantivisation senghorienne du verbe « dess » venant du wolof et signifie : manque, dette, une insuffisance. Par déduction, on peut obtenir : absence de quelque chose ou de quelqu’un dans la vie, d’où tristesse et solitude. C’est un titre que Senghor a utilisé deux fois :

  • Dans ce poème, où il s’agit surtout d’une solitude poignante due à une certaine absence.

  • Une deuxième fois où il décrit ses remords à cause d’une dette qu’il porte envers sa mère et sur laquelle nous reviendrons à temps opportun.


  1. « Le Printemps charriait des glaçons sur tous mes torrents débandés, ma jeune sève jaillissait aux premières caresses sur l’écorce tendre. »

    Le printemps, à l’extrême nord marque le départ des glaces, le dégel, l’arrivée d’une nouvelle vie : les ruisseaux murmurent dans les ravins, les feuilles, d’un jaune pâle et tendre commencent à apparaître pour couvrir les arbres qui, pendant des mois, semblaient être frappés par une malédiction de cendre. Les cœurs se font plus tendres comme fondus par les premiers rayons solaires : ils sont plus sensibles, plus humains.

    Et c’est juste durant cette période d’espoir de renouveau que le poète va vivre une solitude qui sera plus accentuée par le contraste. Cette solitude va durer jusqu’au mois de juillet.

  2. « Voila cependant qu’au cœur de Juillet, je suis plus aveugle qu’Hiver au pôle. Mes ailes battent et se blessent aux barreaux du ciel bas. Nul rayon ne traverse cette voûte sourde de mon ennui. »

    Ici encore, un autre contraste. Juillet qui est d’habitude le mois le plus ensoleillé, et le poète appose une obscurité, cette même obscurité hivernale du pole où le soleil ne se lève jamais. Il est cerné par une obscurité, une solitude, il cherche, tâtonne comme un aveugle. Mais que cherche-t-il ?

    Bien sûr un amour. Il essaie de s’élever mais se retrouve, comme l’albatros de Baudelaire, les ailes raclant les barreaux d’un ciel impassible. Il ne trouve pas de code magique ; il n’arrive pas à s’identifier pour enfin entrer dans cette présence.

  3. « Quels signe retrouver ? Quelle clef de coups frapper ? Et comment atteindre le dieu aux javelines lointaines ? Eté royal du Sud là-bas, tu arriveras oui trop tard en un Septembre agonisant ! Dans quel livre trouver la ferveur de ta réverbération ? Et sur les pages de quel livre, de quelles lèvres impossibles ton amour délirant ? »

    Il attend l’été, la ferveur du soleil et de la lumière, le sommeil culminant, la rencontre. Mais « l’été » attendu » se trouve loin, très loin au Sud, et n’arrivera qu’en septembre, le début de l’automne qui, a son tour marque la ligne où la mort va replonger dans la trajectoire, cet hiver qui tuera tout et figera encore les élans de ruisseau, les élans de sa sève jeune, de ses espoirs.  

  4. « Me lasse mon impatiente attente. Oh ! le bruit de la pluie sur les feuilles monotones ! Joue-moi le seule «Solitude, Duke, que je pleure jusqu’au sommeil »

    La pluie arrive, masseuse, consolatrice, contre les feuilles d’automne. C’est le temps de se reposer, de poser la tête sur l’oreiller de la solitude, résigné, bercé par « Solitude » de Duke Ellington, bercé par la solitude, l’absence.

1 commentaire:

  1. Vraiment merci vous m'avez aidé à comprendre mon sujet merci

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Njamala Njogoy